[Rec] Océan vert

bonjour bonjour!
Voici le début d'une autre de mes nouvelles écrite il y a déjà quelques années maintenant.
Son titre : Océan vert.
en espérant qu'elle vous plaise :

La brise matinale se faufilait dans l’épaisse frondaison alors que les rayons d’un soleil encore maigre tardaient à réchauffer le sous-bois.

Le printemps avait fait renaître la vie sous l’ourlet de la forêt jusque là emprisonnés par un manteau blanc et les verts-feuillages étaient réapparus en même temps que le doux gazouillis des moineaux et le brame sourd des cerfs.

Mais ce matin-là les oiseaux s’étaient fait discrets et plus rien ne perçait de l’étendue verte.

Seules quelques cris stridents et lointains trahissaient la présence de quelques aigles hauts dans le ciel du matin.

Même les humains étaient silencieux.


* * * * * *

Van Doran se tenait debout sur un amas rocheux parsemé de crânes, il semblait hésitant quant à pénétrer l’immense forêt, la légère brume qui l'enveloppait ne lui inspirait pas confiance et la densité des arbres ne lui permettrait pas de la traverser en formation serrée.

Un frisson lui parcouru l’échine sans qu’il puisse le retenir.
_ « Ma main à couper qu’il y a des orques là-dedans ! Ou pire encore, ces infâmes hommes-bêtes, la peste soient-ils ! »Murmura-t-il pour lui-même mais le silence pesant amplifia ses paroles.

Emilian n’était pas rassuré non plus et les paroles que le vent lui amena ne l’aidèrent pas à vaincre son angoisse.

Van Doran était un soldat aguerri, il savait pertinemment que s’il se faisait surprendre dans une embuscade il ne pourrait pas organiser ses hommes et ils se feraient tailler en pièce.

Quoi qu’il arrive, il sentait que certains d’entre eux ne sortiront pas de ces bois

L’armée allait bon train et les montagnes grises avaient été franchies sans difficultés jusqu’à ce qu’elle arrive devant cet océan végétal. Van Doran connaissait bien sûr son existence mais il avait pensé trouver un bois pas plus large que le palais impérial et au lieu de cela il ne voyait que du vert à perte de vue.

Il y avait anguille sous roche, ses plans s’en retrouveraient contrecarrés s’ils devaient la contourner.

Il ne restait plus qu’une chose à faire…

Comme à contrecœur, Van Doran se retourna vers son lieutenant
_ « Emilian, donnez l’ordre de marche ! »
_ « Tout de suite Monseigneur. » Répondit-il promptement mais sans grand enthousiasme.

Il alla retrouver son régiment de joueurs d’épée et l’armée impériale pénétra La forêt du levant.


* * * * * *

Alors qu’il avançait prudemment, les branches s’écartaient sur son passage d’elles-mêmes afin de lui épargner le moindre bruit. Il allait de bosquet en bosquet aussi rapidement que le loup en chasse, ses vêtements faits de fibres végétales le camouflant des yeux non-avertis. Il suivait déjà depuis plus de deux heures les humains qui n’avait pas semblé prendre en compte les avertissements laissés aux frontières. Tant pis pour eux, ils courraient vers leur destin.

Il se figea soudainement lorsqu’un des soldats passa à un mètre de lui tout en fauchant les herbes de sa lame. Yliath tira doucement sa dague lorsqu’il vit l’abject humain couper un jeune arbrisseau d’un coup d’épée, un tel manque de respect à Isha ne pouvait rester impunie.

Cet arbuste avait cinq saisons et avait survécu aux rigueurs de l’hiver et lui, ce pitoyable être avait rendu tous ces efforts vains. En l’espace d’une seconde ce qui aurait pu être un magnifique bouleau avait été jeté bas.
Juste avant qu’il ne saute sur le meurtrier, inconscient de la présence de l’elfe, une main végétale vînt se poser sur son épaule. La colère de Yliath s’évanouit et la sagesse reprit le dessus. Il s’en retourna vers les bois plus denses avec la dryade.


* * * * * *


Deux jours, déjà deux jours qu’ils erraient de bosquet en bosquet sans la moindre idée de leur direction.

Même si la méfiance ne quittait pas Van Doran, il ne pouvait s’empêcher de contempler ce qui l’entourait, partout où le regard se posait, se trouvaient des fleurs, des ruisseaux magnifiques. Des senteurs exquises émanant de la moindre brindille au plus vieux chêne composaient un parfum enivrant. L’harmonie qui régnait ici envahissait les sens.

Et pour la première fois depuis bien des années, il se sentait bien.
Alors qu’Emilian approchait, Van Doran lui glissa :
_ « Il me semble invraisemblable que quelque bête chaotique que ce soit puisse vivre dans un tel paradis ! Qu ‘en pensez-vous Emilian ? »

Le jeune homme avait repris confiance à son tour et il en oublia presque la hantise des dernières nuits où il n’avait pu trouvé le sommeil.

C’était sa première expédition hors de l’Empire et même s’il avait combattu les orques à Nuln, il restait encore inexpérimenté. Il avait été un des rares survivants de la bataille contre les peaux–vertes et depuis ils lui inspiraient une peur sans mesure.
_ « Puisse Sigmar vous donnez raison, Sire. » Répondit-il distraitement.
Les articulations de ses doigts étaient encore blanches tant il avait serré la garde de son arme durant la nuit.


* * * * * *

Yliath avait rejoint les autres forestiers en haut du vieux saule. Ils discutaient de la marche à suivre et leur belles voix elfiques semblaient donner vie aux branches de l’arbre séculaire
_ «Nous devons attendre les ordres du conseil. Les humains ne se doutent pas de notre présence et cela doit rester ainsi. D’ici là nous les ferons simplement s’égarer. » Eyluith, le gardien de la clairière de jade, avait parlé.

Les autres elfes acquiescèrent car grande était la sagesse de leur chef. Plusieurs elfes se levèrent et partirent vers différents points d’observation alors qu’Eyluith écoutait la rumeur des feuilles et la plainte des vents.

Yliath descendit voir celle qui avait retenu son geste et sa colère.

_ « Sais-tu que tu as sauvé cet humain ? » Lui dit-il en riant.
L’esprit végétal prit la main de l’elfe et dès lors une voix grave et aigu, aussi terrible que douce résonna dans sa tête.
_ « Tu aurais venger notre frère, mais nous t’aurions perdu à ton tour. La vengeance peut valoir cher mais pas autant que la vie.»
_ « Tu n’as donc pas confiance en moi ? Tu crois que je me serai trahi si je l’avais tué ? » Répliqua-t-il, en souriant.
Le visage de la dryade devînt soudainement plus doux et ses traits rappelaient ceux des elfes. Elle prit une profonde inspiration et pencha sa tête amicalement.
_ « Tes talents ne sont pas en question, frère des bois. Peut-être oui, peut-être que tu aurais été assez rapide, mais ici le doute peut nous coûter cher et ta perte aurait été un grand malheur. Même le plus grand des guerriers ne sert à rien, une fois mort. »

Le bruit d’un faucon se posant dans l’arbre interrompit leur conversation et ils remontèrent pour connaître la volonté de leurs souverains.


* * * * * *

Le son du bois crépitant contrastait avec le silence profond des étoiles.

Il avait semblé à Emilian entendre un gémissement sourd mais tellement profond qu’un frisson l’avait parcouru, lorsqu’ils avaient abattu ce chêne pour faire leur feu. Et il s’était alors refusé à se réchauffer auprès des flammes.

Le jeune guerrier se demandait depuis combien de temps ils avaient bien pu marcher. Il aurait été incapable de dire si cela faisait trois jours ou une semaine comme si le temps n’avait plus d’emprise sur eux.
Et la peur était revenue le tourmenter.

D’air inquiet il regarda les arbres qui encerclaient la clairière où quelques instants plutôt Van Doran avait décidé de monter le camp et pourtant il lui semblait que cela faisait déjà des heures qu’ils s’étaient installés.

Les soldats, eux étaient plus détendus, et ils discutaient bruyamment entre eux de la qualité de la bière de l’auberge des trois sangliers ou encore de la fille du comte Van Doran.

Emilian sembla soudain intéressé et écouta discrètement mais non sans attention.

Mais son regard portait toujours sur les arbres.

Ils avaient perdus toute magnificence et la pâle lumière de la lune les rendait menaçant.

Ses doigts se raidirent inconsciemment autour de la poignée de son épée.



Narmacil -

Et, ... la suite???

Très bien jusque là mais je veux la suiiiiite!

Alors la suite :

Un carquois garni dépassait de sa cape feuillue et laissait paraître l’empennage vert des flèches, il donna de brèves instructions à quelques elfes qui disparurent rapidement dans le méandre des hêtres.
Yliath se retourna et put voir les dryades se rassembler autour d’un immense saule tout en prenant un aspect plus agressif.

Elles allaient commencer la cérémonie du réveil d’un de ses vieux amis.

Il les laissa à leur cérémonial et se mit en quête de Linolth pour qui les vents de magie parcourant la forêt n’avaient aucun secret.
_ « Je suis là, mon frère. » Murmura une voix légère derrière lui.
Il se retourna en souriant
_ « Si tu lis toujours dans mes pensées tu dois savoir pourquoi je te cherchais ! »
La magicienne sauta habilement de la licorne qui salua l'elfe d'un reniflement amical, puis elle posa doucement ses paumes sur l’herbe fraîche et odorante, son visage pris la consistance de l’eau puis l’intégralité de son corps qui s’éparpilla bientôt en milliers de gouttes.
_ « L’heure n’est pas aux artifices, petite sœur. » dit-il, dans un murmure désapprobateur.

Linolth réapparut devant lui et son somptueux corps reprit sa consistance.
_ « La présence de ces intrus répugne autant la forêt que nous et sa magie nous sera favorable. »

Elle remonta sur sa mystique monture en tournant le dos à Yliath puis soupira.
_ « Oui. Je serai prudente. »

Et elle s’en fut dans une gracieuse course entre les troncs.


* * * * * *


Ils étaient déjà passés par-là, il en était certain. Les mêmes arbres, le même ruisseau. Il n’y avait aucun doute, ils tournaient en rond.

Depuis combien de temps ? Peut-être une heure, peut-être dix.

Il n’en avait aucune idée.

Et il n’arrivait plus à se concentrer, le temps était lourd, incroyablement lourd et tous suaient à grosses gouttes dans leur lourdes armures.
Van Doran épongeait régulièrement son front à l’aide de sa manche. Il avait beau essayer de réfléchir à leur situation, quelque chose lui faisait invariablement échapper ses pensées.

Et ils auraient déjà dû avoir traverser la forêt depuis… depuis longtemps, c’est tout ce qu’il pouvait dire car il avait perdu le compte des jours.

Emilian l’inquiétait tout autant que leur sort. Il ne se laissait plus approcher et évitait les autres autant qu’il le pouvait, comme s’il n’avait plus confiance en personne.

Hier, ou peut-être était-ce deux jours avant… il l’avait surpris en train de taillader un arbre à grand revers d’épée dans une crise inconcevable. Il y avait même brisé sa lame qui pourtant était faite du meilleur acier estallien. Et ce n’est qu’à ce moment qu’il s’était calmé.

Pourquoi rien ne se passait comme il l’espérait ?

Il se demandait si un jour ils arriveraient à sortir de ce labyrinthe vert. Ses désillusions firent place au désespoir.

Ils n’auraient jamais dû entrer dans ses bois.

* * * * * *


Yliath se pencha pour ramasser le pommeau ouvragé de l’épée. La lame ébréchée de toute part montrait avec quelle violence les coups avaient été portés. Le tronc de l’arbre était en piteux état et de la sève suintait de ses blessures.
_ « Ces maudits humains… Pourquoi ont-ils fait ceci ? Quelle folie les a pris pour commettre un tel sacrilège ? » L’incompréhension mêlée à la colère pouvait aisément se lire sur son beau visage elfique.

Il laissa choir l’arme à ses pieds. Une large main branchue se posa sur son épaule et une voix tonitruante parla.
_ « Il faudra trouver l'humain responsable. »
Grokth caressa l’écorce meurtrie.
_ « Tu seras vengé, frère. »
Et l’Homme-Arbre s’en fut avec l’elfe.

Ils arrivèrent à un cercle de chênes où certains s’étaient déjà rassemblés.
_ « Dis moi Yliath, combien de lunes sont passées depuis la dernière fois où j’ai eu la joie de te parler ? » dit l’immense être en le fixant de ses orbites creuses.
L’elfe sourit.
_ « Beaucoup trop, mon ami, beaucoup trop… »
_ « J’ai sans aucun doute le sommeil profond. »
Les deux compagnons se mirent alors à rire, la voix mélodieuse de l’elfe contrastant avec le rire bruyant et profond du vieil arbre.

Ils entrèrent pour rejoindre les autres protecteurs de la forêt.


* * * * * *


Des arbres, encore et toujours. Et constamment ce vert, continuellement ce vert, imperturbable et omniprésent.

Van Doran avait beau être patient, ses nerfs commençaient à céder à leur tour. Deux de ces hommes s’étaient déjà entretués sans aucune raison et un autre avait prématurément mis fin à son existence de son arquebuse.

Tout le monde était nerveux et l’atmosphère était électrique. Le comte redoutait une mutinerie et certains le dévisageaient agressivement.

Chaque jour il leur assurait qu’ils sortiraient bientôt mais même lui n’y croyait plus.

Le fait que les vivres s’amenuisaient de jour en jour n’arrangeait pas les choses, et les querelles pour un morceau de lard étaient courantes. Sauf pour Emilian qui ne mangeait même plus.

Emilian ? Où pouvait-il bien être ? Van Doran se rendit soudain compte qu’il n’avait plus vu le jeune homme depuis… depuis un certain temps.
Il se mit à regarder frénétiquement tout autour de lui mais non, il n’y avait que les visages fatigués de ses soldats.

Il se leva subitement et questionna ses hommes, un par un, tous sans exception, et tous répondirent par la négative.

Il cria son nom aussi fort qu’il le put mais il n’eut pour réponse que l’écho sourd des bois.

Il courut un temps puis tomba à genoux dans l’herbe humide. Des larmes perlèrent sur ses joues creusées… son fils, son unique fils…


* * * * *


Son arc était bandé, et des dizaines d’autres s’apprêtaient à tirer. Chacun tenait en joue un des soldats impériaux, qui étaient bien loin de se douter du danger qui les guettait.

Yliath tenait deux flèches armées et attendait le signal d’Eyluith.
Un cri perçant de faucon retentit…

L’air fut pendant l’espace d’un battement d’aile noir de projectile qui firent mouchent pour la plupart sauf pour ceux dont l’armures avait protégé du pire leur propriétaire.

Les arbres à proximité s’agitèrent soudain et leurs branches frappèrent avec violence les survivants en pleine panique.

Linolth se préparait à lancer un nouveau sort.

Les danseurs de guerre surgirent alors en bondissant, leurs peintures rituelles et les feuilles accrochées à leur longue chevelure leur donnant un aspect sauvage, des corps sans vies jonchant leur passage.

Yliath chargea à son tour, sa longue lame tranchant avidement les chairs. Un des soldats s’élança sur lui en faisant tournoyer son épée. L’elfe esquiva habilement le coup mortel et donna un puissant coup de genou dans le ventre de son adversaire qui s’écroula.

L’esprit sauvage des bois le possédait et la pitié n’avait plus aucune signification pour lui, il prit son arme et la planta violemment dans le dos. L’humain eut un dernier râle et mourut dans un immonde gargouillis.

Il profita d’un court répit pour regarder l’évolution de l’attaque. Un grand nombre d’intrus s’étaient ralliés mais les elfes continuaient d’avancer.

Il se retourna brusquement dans un geste tellement fluide que l’humain ne vit même pas la lame qui se dirigeait vers son cou.

Le corps décapité resta un instant debout et s’effondra.

* * * * * *

Van Doran était abasourdi devant la vitesse de l’assaut. Ceux que les flèches avaient épargnés se faisaient massacrer par un ennemi affreusement rapide.

Lui et ses hommes se battaient hargneusement mais la violence de l’attaque les avaient pris de court.

Il n’arrivait pas à passer la garde de son adversaire qui bougeait trop vite pour qu’il puisse anticiper ses mouvements. Ses deux lames effilées exécutant un ballet gracieux qui l’hypnotisait presque.

Il asséna un formidable coup de poing vers la silhouette ennemi, parvenant enfin à l’atteindre et frappa de côté de toutes ses forces avec son épée.

Il jeta un regard au cadavre, une créature aux oreilles pointues, recouverte de tatouages et de peaux, puis en retira son arme.
Ils n’avaient aucun répit, et leur ligne commençait à faiblir. La lutte était trop inégale et la défaite n’était plus qu’une question de minutes.
Ce qu’il vit ensuite le terrifia :
Une vingtaine de lancier était aux prises avec… « Avec un arbre par Sigmar ! »

Le monumental poing végétal saisit le champion du régiment et la titanesque force brute de la créature réduisit le brave guerrier qui hurlait en un tas de chair difforme et sanguinolente. Devant une telle démonstration, le reste de la troupe préféra trouver un adversaire moins… enfin plus adapté.

Van Doran ne leur en voulut même pas.

Alors qu’il rejoignait le combat, il ne put s’empêcher de penser à son fils. Peut-être était-il mort mais il semblait évident à présent que c’était le sort qu’il leur était réservé à tous.

Il parât encore un coup mais ce n’était pas la même créature que la première, celle-ci ressemblait à un arbuste et ses longues griffes tentaient de s’enrouler autour de ses poignets.

Il frappa encore et encore avec la force du désespoir mais rien ne semblait entamer son adversaire qui se mit à changer de forme pour ressembler à un jeune chêne. Sa lame se rompit contre l’un des bras et il eut juste le temps de voir venir le coup.

_ « Tellement rapide… » Pensa-t-il.

Et les ténèbres l’engloutirent.


* * * * * *

E
milian marchait sans le moindre repère. Ses yeux étaient injectés de sang et il serrait sa dague dans sa main droite.

Il n’avait qu’une seule idée en tête : sortir de cette enfer.

Yliath observait le jeune humain attentivement, il semblait tellement fatigué qu’il aurait pu marcher derrière lui sans qu’il s’en rende compte.

C’était bien celui là qui avait torturé son frère, les vents était formels. Il eut une expression de dégoût et la colère l’envahit.

Il prit une flèche dans son carquois et banda son arc.

Il visa soigneusement et lâcha la corde.

Alors qu’il titubait, Emilian sentit un souffle passer à côté de son cou. Il se retourna et il aperçut une silhouette floue. Il voulut courir pour frapper la forme mais ses jambes se dérobèrent.

La branche fut libérée avec une formidable puissance lorsque la flèche trancha la corde.

Emilian vit le sol se rapprocher rapidement.

Et puis plus rien.


* * * * * *

Il aurait préféré ne jamais se réveiller. L’énorme et terrifiant visage de l’Homme-Arbre le dévisageait et émettait des grondements sourds.

Et il avait un terrible mal de crâne.

Il regarda autour de lui mais il était seul, éperdument seul, mis à part cette gigantesque créature à l’écorce noueuse et une autre plus petite, grande et fine, vêtue d’une cape feuillue et tenant un arc.

Ils parlaient entre eux dans un étrange dialecte chantant qu’il prit presque plaisir à écouter.

D’une voix caverneuse, Grokth prit la parole dans le langage humain.
_ «Sais-tu où tu te trouves, humain ? »
Il secoua la tête doucement, son visage était aussi blanc que la neige des montagnes.
_ « Tu es dans un endroit au-delà de ta compréhension. »Ajouta-t-il avant de marquer une pause.
_ « Tu te trouves dans le Royaume Interdit. » La voix qui avait parlé était celle de l’autre créature.
_ « Maintenant regarde bien autour de toi. »
Il s’exécuta. Il fit un tour sur lui-même mais il ne voyait que des arbres et leur sempiternel feuillage vert.
_ « Regarde mieux » Dit la voix ronflante. Il fut poussé en avant, trébucha et chuta lourdement. Il releva la tête et vit un hêtre imposant, il le reconnut presque aussitôt.

La résine coulait encore des larges entailles.

Quelque chose fut jeté à ses côtés.

L’or luisait encore sur le pommeau.

_ « C’est à toi, n’est-ce pas ? »
Emilian ne comprenait pas. Pourquoi l’avait-on amené ici ? Ce n’était qu’un arbre après tout.
_ « Sais-tu seulement quel mal tu as infligé ? » dit la voix aiguë.
L’énorme main pris son bras et le força à toucher le tronc.

Il ressentit alors l’intense douleur de l’arbre.

Le cri qu’il dégagea aurait pu glacer d’effroi le plus preux chevalier.



* * * * *

Van Doran émergea subitement de son cauchemar.

Il n’en croyait pas ses yeux, il se trouvait à l’orée de la forêt.

* * * * * *

Emilian observait son père de derrière un arbre.
Il pleurait. Jamais, non plus jamais il n’aurait le courage de le regarder en face.

Il savait pertinemment ce qu’il était désormais à ses yeux.

Mais lui savait quelque chose que son père ignorait et pour laquelle il l’aurait sûrement banni.

Il prit sa dague à deux mains et la plaça sur sa poitrine.

Ce n’était pas grâce au hasard ou à ses talent de bretteur s’il avait survécu à la bataille contre les hordes orques et encore moins grâce à son courage, jamais il n’aurait osé dire qu’il s’était caché parmi les cadavres pour échapper aux combats.

La lame traversa sans peine le tissu jusqu’au cœur.


* * * * * *

Pourquoi avait-il été épargné ?

Maintenant qu’il allait sortir, Van Doran se sentait démuni. Mais il fallait qu’il quitte ces lieux, trop de mort y reposaient.

Alors qu’il passait le dernier arbre, il eut l’impression de voir milles saisons passer en un instant devant ses yeux.

_ « Etrange. » Pensa-t-il.

Une douce brise se faufila entre les arbres et le rafraîchit.
Son crâne blanchi tomba et rejoignit le reste de son squelette sur le sol meuble de la prairie.


Narmacil - fini !

Narmacil - fini !

bravo.

Mais si je peux me permettre une suggestion, je trouve (avis 100% personnel) qu'il y a un peu trop de sous parties. Il faudrait en faire moins et plus amplifiées.
Enfin bon, la critique est facile mais l'art est difficile,

Ghorg

Super!
J'ai adoré,
je suis rentré dedans en me demmandant sur quoi j'allais tombé et j'ai été captivé, vraiment très bien.

merci à toi !
je te donne rendez vous sur mon autre texte La Prophétie Des Elements

a+

Narmacil