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[Recit] Les larmes d'isha - chroniques des enfants d'Ariel

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Message par Invité Sam 24 Juil - 15:13

bon alors, je me doutes que peux de gens vont me lire jusqu'au bout, que certains crisseront des dents, voir me tourneront en ridicule, tel mes profs de Fac de jadis. Néanmoins j'ai prit plaisir il y a quelques années à écrire les aventures et l'histoire de Lladrine et Naieth, alors en esperant que vous apprécierez la lecture :

Les larmes d'Isha

Par David Shenlys, écrivain amateur devant l'eternel (copyrights Razz)
l



1. L’appel de la reine immortelle


Dame Lladrine ferma délicatement son journal et le rangea dans le tiroir de son bureau aux lignes élégantes. L’intérieur de sa chambre était taillé dans l’immense chêne qui lui faisait office de demeure. Il était situé aux pieds des montagnes grises, à la lisière d’Athel Loren. Le son des chutes d’eau appelées Quyl-Isha ronronnait dans la vallée et le cri des faucons planant dans le ciel sonnait à ses longues oreilles pointues comme les chants guerriers de sa jeunesse perdue.
La vallée était baignée par le soleil matinal, et les elfes de son clan vaquaient à leurs activités. Des chevaliers montant de rapides coursiers elfiques patrouillaient dans les bois à la limite de ses terres, et les hauts cols des montagnes grises étaient gardés par les grands aigles et les faucons géants qui nichaient dans leurs aires près de sa demeure. Près des contreforts des montagnes grises, de jeunes gardes sylvains s’entraînaient au tir contre des mannequins représentant grossièrement des nains, des orcs, et des hommes-bêtes, dans l’attente de prouver leur valeur au combat. Ils s’exerçaient sous les yeux attentifs de leurs frères plus expérimentés, des elfes qui avaient combattu aux côtés de Lladrine durant l’invasion du lichemeister.
La noble dame se leva de son siège et approcha du balcon, cachant sa nudité dans un large manteau fait de plumes et tissée avec des cheveux appartenant à ses filles. Sa longue chevelure blonde dégoulinait sur ses épaules, et ses traits fins et délicats ne laissaient en rien paraître les siècles qu’elle avait vu passer durant sa longue vie. Seuls ses yeux d’un bleu clair comme les eaux des rivières semblaient regretter les temps de jadis, et en observant les jeunes gens énergiques s’entraîner plus bas dans la vallée, elle soupira, nostalgique de sa propre jeunesse.
Soudain, un elfe en armure et heaume de bronze apparut dans l’escalier, taillé dans l’écorce du chêne qui menait à sa chambre. Lladrine se tourna vers lui et le laissa poser un genou à terre avant de lui demander la raison de son intrusion.
- Pardonnez-moi Dame Lladrine, dit le garde éternel. Une messagère de la reine Ariel est arrivée. Elle demande à vous voir.
- Vraiment ? C’est inatendu, répondit la belle en souriant. Je la recevrai dans la Grand’Salle. Que les damoiselles d’honneur lui fassent bon accueil.
- Très bien madame, je vais transmettre vos ordres.
Si une émissaire de la reine souhaitait la rencontrer, alors Lladrine devait s’attendre au pire. Parmi les Asraï, elle était réputée pour sa témérité, son inconscience et son inconstance dans ses relations amoureuses, défauts que l’on mettait sur le compte de son esprit aventureux et qui éclipsaient ses exploits passés. Le conseil des Asraï devait être désespéré pour avoir fait appel à elle, mais cela signifiait aussi qu’elle allait enfin sortir de sa torpeur et de sa lassitude.
Elle quitta son manteau d’apparat et s’habilla rapidement de vert et de brun. Elle noua ses bottes et ses gants de peau, et se passa une cape un peu plus fonctionnelle sur les épaules, dont elle baissa la capuche pour y voir plus clair. Son épée traînait au pied de son lit, coincée dans son fourreau d’or et d’argent. Elle la prit et l’attacha à sa ceinture, puis descendit les marches du long escalier de sa demeure sylvestre trois par trois. L’espoir de sortir de sa monotonie lui avait rendu le moral et le sourire. Lladrine était une femme d’action, et l’honorable titre de seigneur des marches de Quyl-Isha qu’elle possédait lui faisait plus l’effet d’une prison que d’une récompense.
D’un seul bond, elle traversa les dix dernières marches de l’escalier et se rattrapa avec agilité sur le sol feuillu, juste devant deux gardes éternels surpris par sa soudaine et spectaculaire apparition. Ils surveillaient l’accès à ses quartiers, et elle leur fit un signe de la tête, toujours un sourire sur les lèvres. Puis elle s’éclipsa et courut jusqu’au pied de l’immense chêne, dont les racines plongeaient profondément dans le sol de la clairière.
Une ouverture aux rebords gravés avec style se distinguait entre les racines de l’arbre géant, et un grand nombre de jeunes gens curieux se pressaient aux portes de la grand’salle. Les portes recouvertes de lierre fleuri étaient grandes ouvertes, mais les gardes ne laissaient entrer personne. Voyant approcher Lladrine au pas de course, l’un des elfes annonça sa venue et les membres du clan s’écartèrent de son passage, puis ils mirent un genou à terre en signe de respect envers leur maîtresse. Tous l’aimaient pour la seule raison que sa volonté de fer leur avait permit de survivre face aux horreurs qui s’étaient déversées des vieux cairns, il y a vingt-sept ans de cela. Lladrine était alors la compagne du seigneur Sarethoc, mort au combat contre les armées de morts-vivants. Ignorant la douleur de sa perte, la noble dame avait rassemblé les survivants Asraï de son domaine et s’était juré de les sauver. Pendant des jours elle avait harcelé les forces d’Heinrich Kemmler avec ses derniers guerriers, afin de permettre aux enfants et aux anciens de rejoindre la sécurité du Chêne des âges, la demeure de la reine immortelle Ariel.
A présent, les survivants reconstruisaient leur clan à l’ombre des pics des montagnes grises, bercés par le bruissement enchanteur des larmes d’Isha. Les jeunes orphelins devenaient lentement mais sûrement de valeureux guerriers, protégeant les frontières de leur nouveau domaine des nains, des hommes-bêtes et des autres menaces plus insidieuses. Tandis que les plus vieux partaient le cœur remplit d’espoir pour leurs descendants et la survie d’Athel Loren.
Lladrine les dépassa et les gardes éternels s’écartèrent pour la laisser entrer. La belle dame passa les portes et descendit entre les racines noueuses de l’arbre séculaire, jusqu’à atteindre le cœur du vieux chêne. La salle était immense et contrastait avec la modestie de ses propres quartiers. Des lucioles voletaient entre les piliers torsadés sculptés de scènes de l’histoire des Asraï, et illuminait les recoins de la pièce de leur lueur bleutée. De longues tables de banquet s’étendaient contre les murs, rangées là en attendant de resservir pour des jours heureux, et de nombreuses statues représentant de grand héros elfes sylvains trônaient dans les coins de la salle. De petits ruisseaux d’eau claire s’épanouissaient entre leurs pieds et se rejoignaient au centre de la pièce pour former un petit lagon peu profond. Un îlot de verdure émergeait en son centre, illuminé par les rayons du soleil qui se déversaient à travers une ouverture dans le plafond, et des damoiselles de parage étaient agenouillées dans l’herbe en compagnie d’une inconnue aux longs cheveux argentés et à la robe turquoise.
Lladrine s’approcha du petit groupe de femmes et ses dernières se relevèrent à son approche. Les damoiselles d’honneur s’inclinèrent, et la noble dame les congédia.
- Nous nous rencontrons enfin, belle dame Llandrine Soleil-levant, dit l’elfe avec respect. Je suis Gwydre Lac-argent, damoiselle d’Ariel et membre du clan Tisserêve.
Llandrine cligna plusieurs fois les paupières comme elle sentait l’esprit de l’enchanteresse tenter de percer ses pensées. La dame résista assez facilement, et en souriant, elle lança à Gwydre un regard entendu.
- Bien que je sois honorée de votre visite, fit-elle avec un ton poli, je préférais garder mes pensées pour moi, jeune sorcière.
- Bien évidemment. Pardonnez-moi de mon outrecuidance noble dame. Je ne recommencerais plus.
- En ce cas, peut-être pourriez-vous me dire ce qui vous amène dans mon modeste domaine ?
Gwydre fourra sa main dans l’une des bourses accrochées à sa ceinture, et en sortit un petit cristal bleuté sans le moindre défaut. La pierre émettait une lumière vive, et la sorcière la tendit vers Llandrine, qui lui prit délicatement des mains et l’enferma dans ses poings.
- C’est un présent de la reine, et il y a un message…
La voix de Gwydre changea soudainement, tandis que ses yeux irradiaient de magie sylvestre.
« Lladrine Soleil-levant, le conseil te convoque en ma demeure du chêne des âges. Viens vite à moi ou il sera trop tard. Naieth a eu une nouvelle vision, Cyanathair est proche et nous avons besoin de toi…»
La sorcière sortit de sa transe, clignant plusieurs fois des yeux.
- Ainsi Ariel a parlé. Puis-je vous demander de rejoindre le conseil au plus vite ? demanda Gwydre, après avoir pris une grande inspiration pour se remettre du sort.
Lladrine acquiesça. Si Cyanathair se rapprochait, alors Athel Loren était en danger. Mais il y avait d’autres seigneurs sylvains dans la forêt, la plupart plus vieux et plus puissants qu’elle. Que pouvait-elle bien faire contre une telle créature, contre Cyanathair le corrupteur, appelé aussi Morghur chez les barbares humains. Il était un démon, un pur anathème à tout ce qui vit, l’antithèse complète de leur reine Ariel, et elle-même n’était qu’une elfe qui tentait de reconstruire son clan, une femme qui scandalisait le conseil par son indiscipline et son tempérament sulfureux.
Qui avait-il donc de si urgent pour que la reine en personne lui demande d’intervenir ?

Lladrine monta sur le plus haut sommet de son domaine. Elle grimpait la roche avec agilité, sautillant d’une prise à l’autre dans un ballet gracieux, ses cheveux blonds virevoltant au gré des bourrasques qui soufflaient à cette hauteur. Ici, les pierres, comme toutes les choses naturelles, avaient une voix, l’elfe pouvait entendre leur chant gronder dans le ressac de la vallée et la noble écouta le murmure de la montagne gémir dans la roche froide des hauteurs.
Au bout d’un moment, elle arriva sur un promontoire montagneux vide de toute vie. Elle s’assit sur le rebord du petit plateau, ses jambes flottant dans le vide, reprenant son souffle. Le soleil brillait haut dans le ciel, et réchauffait son corps mince et athlétique battu par les rafales de vent. Quand elle sentit les battements de son cœur ralentir et son âme entrer en résonance avec le ciel, elle émit un long sifflement. Le son qui sortait d’entre ses lèvres se perdit dans les montagnes, résonnant dans les creux des vallées et dans les escarpements rocheux. La réponse ne tarda pas à arriver.
Le cri d’un aigle retentit juste au-dessus d’elle, sa forme altérée par l’astre solaire depuis lequel il semblait plonger. Le gigantesque oiseau de proie frôla les cheveux de Lladrine, qui se mit à rire joyeusement. Elle se remit sur ses pieds et alla rejoindre le grand aigle qui venait d’atterrir sur le promontoire, un sourire enjoué sur ses lèvres délicates. L’aigle battit ses immenses ailes avant de les replier, et il se retourna par petits bonds pour faire face à la noble dame. Cette dernière lui sauta au cou et l’embrassa.
- Finala ! Si tu savais comme je suis heureuse de te revoir.
- Moi aussi ma vieille amie, fit gaiement la voix de l’aigle dans sa tête. Que me vaut cette visite impromptue ?
- J’ai à nouveau besoin de ton aide mon amie. La reine m’a convoqué et…
Le grand aigle femelle fronça des sourcils.
- Qu’as-tu fait cette fois ?
- Rien du tout, que vas-tu penser ? Mais il se passe des choses graves, et je sens que je vais avoir de besoin de toi. Me feras-tu l’honneur de me prendre à nouveau sur ton dos, comme du temps de notre jeunesse ?
Tout en lui parlant, Lladrine lui caressait son doux plumage, et elle sentait battre le cœur de Finala dans sa poitrine. Bientôt, les âmes de deux êtres allaient entrer en résonance, jusqu’à ce qu’au combat, elles ne forment plus qu’une seule entité.
- Si la reine te fait demander, toi, la plus imprévisible des seigneurs sylvains, alors elle doit avoir une tâche importante à te confier. De toute manière mes oisillons sont grands désormais. J’accepte de te prendre sur mon dos, pour le meilleur…et pour le pire !
La noble acquiesça avec reconnaissance. Puis elle grimpa sur le dos du grand aigle et s’accrocha à ses plumes. Ensuite, la créature bondit du promontoire et déploya ses ailes, son cri strident retentissant dans la vallée des larmes d’Isha.
Merci Finala, murmura Lladrine alors qu’ils plongeaient vers la canopée de la Loren. L’elfe sentait à nouveau la vie couler dans ses veines, et la torpeur qui l’avait envahie durant les dernières années s’estompait. Le vent fouettait douloureusement son noble visage, et ses cheveux étaient tirés en arrière, mais la sensation de glisser sur l’air à une vitesse ahurissante la fit exulter. Elle cria de joie et de défi, le son de sa voix se mêlant à celui de son amie à plumes.
L’aigle géant dévorait les lieues à une telle vitesse que dès le crépuscule, le chêne des âges et la clairière de la cour d’Ariel étaient en vue, alors qu’ils n’étaient partis qu’en début de matinée. A pied, l’elfe aurait mis des heures, et même des jours pour atteindre la demeure d’Ariel, au risque d’arriver en retard.
- Au fait, ton clan a-t-il été informé de ton départ ? demanda Finala alors qu’elle amorçait sa descente dans la cour d’Ariel.
- J’ai pris mes dispositions. Mais j’imagine déjà mes gardes éternels enrager de voir que je suis partie en douce… et sans eux, ha ha.
A peine avaient-elles atteint le sol verdoyant et fleuri de la clairière que de nombreux elfes vinrent à leur rencontre. Les gardes royaux, tout de bronze vêtus, levèrent leurs lances, dont les lames brillaient au clair des deux lunes.
Lladrine ne bougea pas sous la menace, et elle attendait, perchée sur le dos du grand aigle, tandis que Finala replia ses ailes et fit attention de ne pas abîmer le sol sacré de la reine avec ses imposantes serres.
- Qui êtes-vous et comment osez-vous pénétrer dans le domaine de la reine ? demanda avec hargne l’un des gardes.
Ce dernier ne portait pas de heaume, et sa cape était faite de plumes et de lianes. C’était certainement un capitaine, et la noble le trouva insolent. Elle ouvrit la bouche dans l’intention de lui sortir une repartie cinglante, mais quelqu’un lui coupa l’herbe sous le pied.
- Elle est Lladrine Soleil-levant, seigneur du Ceyciir-Wendaï et protectrice de Quyl-Isha, fit une voix lointaine. Laissez-la en paix, seigneur Athérias, elle est venue à notre demande.
Les gardes baissèrent leurs lances et reculèrent, y compris le fougueux capitaine qui la regardait d’un œil soupçonneux. Puis Gwydre apparut entre les guerriers asraï, habillée d’une longue robe blanche, et elle s’inclina devant la noble et le grand aigle.
- Pardonnez-les madame, vous avez fait plus vite que nous ne l’imaginions. Je vois qu’un grand aigle vous accompagne, serais-ce la Finala des légendes ?
- C’est bien Finala, confirma Lladrine, mais vous avez fait encore plus vite que nous, tisseuse de charmes.
- Certes madame, la magie a ses avantages. Maintenant puis-je vous proposer de prendre un peu de repos ? La reine ne pourra vous recevoir qu’à l’aube …

Lladrine n’avait pas fermé les yeux de la nuit, prise dans un tourbillon d’espoirs et d’inquiétudes. Elle était restée couchée dans la verdure, près de l’endroit ou elle et Finala avaient atterri, en plein centre de la clairière. La noble dame avait refusé la proposition de Gwydre, et plutôt que de rejoindre les tisserêves dans leurs demeures sylvestres, elle avait préféré rester seule, au contact de la terre de la Loren. Ce n’était pas dans ses habitudes, mais elle pensait que se serait approprié dans cette clairière pleine de vie.
Malgré ses presque quinze siècles d’existence, elle n’avait jamais eu l’honneur de rencontrer Ariel, en partie à cause de ses absences prolongées de la forêt, et aussi en raison des scandales dont elle avait fait l’objet au cours des âges. Trop intrépide disaient les membres du conseil, trop inconstante. Elle était aussi audacieuse et arrogante, sulfureuse et adultère. Elle ne faisait pas honneur à son rang et embarrassait sa sœur jumelle, son clan et sa race comme le plus commun des guerriers asraïs.
Malgré ses énormes défauts, les seigneurs de la Loren n’avaient pu ignorer le courage et l’héroïsme dont elle avait fait preuve lors des crises majeures de ses derniers siècles, et à contre-cœur ils lui avaient donné de nouvelles terres, de taille équivalente à celles de son époux, afin de reconstruire son clan fortement diminué.
La belle elfe aux cheveux dorés aimait son nouveau foyer, à la fois forestier et montagneux. Mais ses filles étaient devenues de fameuses guerrières, aussi fortes que rusées, tandis que son clan se remettait de ses blessures et renouait ses liens avec Athel Loren, reconstruisant leur vie au pied du grand chêne Ceyciir-Wendaï. Malgré tout, Lladrine avait gardé un esprit sauvage et aventureux, l’inaction et la relative tranquillité de son nouveau domaine la rendaient morose. Avec impatience, elle essayait d’imaginer qu’elle tâche la reine allait lui confier.
- Tu as l’air bien agitée, fit la voix de Finala dans sa tête.
L’elfe tourna la tête et rendit son regard au grand aigle. L’immense oiseau de proie attendait patiemment au côtés de Lladrine, et il n’avait pas bougé de toute la soirée. Finala était une amie fidèle et quand elles étaient ensembles, leur empathie était telle qu’elles ne pouvaient s’éloigner trop longtemps l’une de l’autre. Leurs cœurs battaient désormais au diapason, et leurs pensées étaient capables de s’entremêler, même involontairement.
- Je me demandais pourquoi la reine souhaitait me voir. Son message semblait assez sinistre…
- Tu le sauras bien assez tôt, voilà une délégation qui arrive.
Lladrine se releva, et l’aube approchant, le soleil commençait à baigner la clairière de ses rayons lumineux Elle aperçut alors un trio d’elfes s’approcher, deux gardes et une damoiselle d’Ariel portant la même robe blanche que Gwydre.
- Isha vous bénisse, Dame Lladrine, dit la sorcière en s’inclinant. La reine vous fait mander, veuillez nous suivre.
La noble acquiesça et suivit la sorcière et ses gardes vers le chêne des âges. Au bout de quelques mètres, elle se retourna et fit un clin d’œil à Finala. L’aigle secoua la tête et leva les yeux au ciel, dépité.
- Essaye de faire honneur à ton rang, pour une fois, entendit-elle dire Finala mentalement.

Ils arrivèrent devant le tronc de l’immense arbre aux feuilles verdoyantes et aux bourgeons recouverts de duvet. Le printemps approchait, et avec lui le retour d’Orion et de la chasse sauvage.
De nombreux courtisans étaient rassemblés en compagnie des Yenayla, les tisserêves. Parmi elles, Lladrine reconnut Gwydre, ses longs cheveux argentés dégoulinant sur ses épaules dénudées, entrain de converser avec un seigneur elfe au port altier.
Les damoiselles et leurs courtisans s’écartèrent de leur passage, et la noble sentit les regards de la cour se poser sur elle, leurs yeux s’ouvrant en grand quand ils la dévisagèrent.
Puis la sorcière s’arrêta et se poussa légèrement pour laisser la belle elfe passer devant elle. Lladrine aperçut alors la reine, et en arrivant à sa hauteur, elle posa un genou à terre dans un geste plein de grâce et de respect.
Ariel était magnifique, bien plus que n’importe quelle femme présente dans la clairière. Ses formes étaient recouvertes par une longue robe échancrée au niveau des jambes et de la poitrine, les ouvertures dans le tissu ne laissant qu’imaginer la beauté de son corps. Sa peau était d’un beige très clair, et ses longs cheveux argentés encadraient un visage angélique aux yeux entièrement noirs. Mais ce qui hypnotisait vraiment son regard était les ailes de papillons aux couleurs éclatantes et multicolores que la reine portait dans le dos. Jamais Lladrine n’avait vu une si belle chose, même dans les pays lointains qu’elle avait longuement explorés.
- Nous nous rencontrons enfin, belle Lladrine, dit Ariel d’une voix douce.
- Oui, ma reine. Et je… j’en suis honorée, répondit l’elfe avec émotion.
La reine eut un sourire bienveillant, et d’un signe fit se relever l’elfe aux cheveux d’or.
- Je sens que tu gardes sur toi la gemme que Gwydre t’a confiée. C’est très bien. C’est un artefact d’une grande rareté, et il te protégera face à l’adversité.
Lladrine posa sa main droite sur la bourse qui pendait à sa ceinture. La gemme était à l’intérieur, et la luminosité magique qu’elle dégageait s’échappait par les interstices du cuir. La pierre était magnifique, mais Ariel ne lui avait certainement pas fait traverser la moitié d’Athel Loren pour lui parler d’un caillou brillant, et l’elfe était impatiente de savoir pourquoi elle avait été convoquée. Pourtant, par respect pour la reine, elle devait se taire et attendre.
- C’est un magnifique présent, ma reine.
- Oui, pourtant ce n’est pas pour cela que je t’ai convoqué Lladrine. La pierre sera un outil de ta réussite, mais cette dernière ne dépendra que de toi. De toi…et de tes talents uniques. Viens avec moi, et marchons un peu toutes les deux.
Un murmure s’éleva dans l’assemblée. De quels talents parlait la reine ? Et pourquoi tout ces regards insistants ? Pour l’instant elle n’avait obtenu que plus d’interrogations, et aucune réponse.
Ariel lui prit la main pour la guider à travers la clairière, les elfes qui les suivaient ne s’éloignant que de quelques pas, attentifs à ce qui allait se passer.
Finala s’était envolée en voyant approcher la reine, par respect pour la souveraine qui n’avait jamais requis sa présence, et le grand aigle surveillait la scène d’un œil attentif depuis le ciel. Ariel leva les yeux dans la direction de l’oiseau de proie, qu’elle suivit brièvement du regard, et elle se mit à sourire gaiement.
- Ah, la légende de Lladrine la voyageuse et de Finala le grand aigle, écrite par Saelios le poète. Cette histoire est même parvenue jusqu’à moi, s’exclama Ariel.
- Les légendes ne sont que des légendes, ma reine, répondit modestement Lladrine. Elles ne contiennent jamais la vérité, et ne sont que fantasmes de poètes.
- Mais elles sont toujours construites sur des faits, et non sur des songes. Crois-moi mon enfant, je sais reconnaître la vérité quand je l’entends, même quand elle est écrite par un admirateur amoureux. De toute manière, je te connaissais très bien sans avoir besoin d’écouter les histoires qui circulent à ton sujet, je t’ai choisie en tout état de cause.
- J’aimerais connaître la raison de ma venue, si … vous me le permettez.
L’elfe se surprit elle-même de son audace, et immédiatement se mordit la lèvre inférieure de regret.
La reine s’arrêta alors, près de la frondaison est de la clairière. Elle prit les mains de Lladrine dans les siennes, et immédiatement la noble entendit le cœur d’Athel Loren battre en elle. La sensation était si magnifique, et si exaltante, comme si Lladrine pouvait sentir la vie courir dans les veines de chaque être vivant de la forêt, et la sève couler dans chaque graine bourgeonnante et dans chaque arbre millénaire. Sa voix était une ode à la beauté de la nature, et la conscience de la forêt l’appelait à elle, l’enjoignant à la rejoindre d’une façon hypnotique.
Sentant l’esprit de l’elfe se faire aspirer par l’esprit de la Loren, Ariel lui relâcha les mains. Dès que le contact avec la forêt se rompit, Lladrine tourna de l’œil et elle se serait effondrée si la reine ne l’avait prise dans ses bras à temps. D’un geste, Ariel ordonna à sa cour de rester en arrière, et d’une main luisante d’énergie de la vie, elle se mit à caresser avec douceur le visage inerte de la belle noble.
Sentant un trouble dans l’esprit de son amie, le grand aigle revînt sur la terre ferme dans de grands battements d’ailes. Finala avait senti Lladrine perdre conscience presque immédiatement, et elle approchait, ses yeux émettant un regard de détresse.
Les courtisans et les damoiselles s’écartèrent devant la masse de plumes. Tous connaissaient l’amitié qui liait un grand aigle à son cavalier, et même les gardes de la reine laissèrent libre passage à celle qui était l’un des immortels seigneurs des pics enneigés.
Ariel portait Lladrine dans ses bras, elle continuait de lui caresser son beau visage de sa main dans laquelle s’écoulait la magie régénératrice d’Isha, et tous virent l’émotion inhabituelle dans le visage de leur souveraine.
- Elle est si réceptive, souffla la reine à l’attention de l’aigle qui l’interrogeait du regard. Tout comme sa sœur…
- Que lui est-il arrivé, reine des elfes, que lui avez-vous fait ? demanda mentalement Finala.
- Ne t’inquiète de rien, Finala Serres-d’acier. Lladrine n’a eut qu’un bref contact avec la puissance cachée au sein de la forêt. Ce n’est pas…Je n’ai jamais voulu lui faire de mal. Elle va se remettre très vite de cette expérience.
L’aigle acquiesça, mais ses sourcils restaient froncés par l’inquiétude. Pourtant, au bout de quelques secondes, la noble rouvrit ses yeux et cligna plusieurs fois des paupières. Lladrine aperçut alors la reine penchée vers elle, et elle se rendit compte que la souveraine la tenait dans ses bras. Son visage s’emplit d’horreur, mais ne sachant que faire pour sortir de cette situation embarrassante, l’elfe ne bougea pas. Heureusement, la reine l’aida à se relever, et Lladrine inspira enfin.
A peine debout, elle sentit la tête de Finala se frotter contre elle, et les témoins se mirent à rire doucement. Rare était le spectacle d’un tel amour entre deux êtres si différents, et il était agréable à leur regard pour certains plusieurs fois millénaire.
- Ouf ! J’ai eu peur l’espace d’un instant, dit l’aigle femelle.
- Excusez-moi, ma reine, dit Lladrine tout en flattant le cou de Finala. Je.. je me suis sentie attirée par une voix et…
- Je sais mon enfant, je sais. Asseyons-nous dans l’herbe et discutons.
Ariel s’agenouilla dans l’herbe et posa ses mains sur ses cuisses. Elle fut bientôt imitée par toute sa cour et Lladrine se plaça face à la reine, les genoux ramené contre sa poitrine. Ces yeux s’illuminèrent quand la reine toucha distraitement le sol du bout des doigts, et que diverses fleurs aux couleurs éclatantes poussèrent instantanément.
- A mesure que nous parlons, mon némésis se prépare à la guerre totale envers les elfes. Les hommes-bêtes se rassemblent partout dans le monde sous son influence silencieuse, et la guerre secrète a atteint son paroxysme dans la forêt de l’est, appelé Drakwald par les humains. Sous l’appel de guerre de Naieth, de nombreux clan Asraï sont partis combattre les sombres enfants de Cyanathair, et ils se battent courageusement face à un ennemi bien plus fort et plus nombreux qu’eux…
Ariel soupira, un léger tremblement dans la voix. Lladrine n’ignorait pas ses faits, et si elle n’avait eu la responsabilité de reconstruire son clan, elle aurait suivit les nobles à la guerre. Néanmoins, la détresse d’Ariel la touchait, car elle la savait sensible au mal qui rongeait le monde et qui menaçait de l’engloutir, elle et la Loren.
- Les Asraï ont tué beaucoup de ces monstres, continua la reine, mais du corrupteur il n’y eut jamais nul trace. C’est alors que… que Naieth vit l’esprit de notre forêt … mourir…
- Mais Naieth a toujours su interroger les différents futurs de notre monde, répondit Lladrine. N’a-t-elle pas vu une alternative parmi les différentes voies ?
- Hélas, à terme, Athel Loren est condamnée, et cette révélation l’a ébranlée au plus profond de son cœur. Au moment ou nous parlons, les hommes de l’empire ont énormément de mal à se remettre de l’invasion du chaos, à laquelle ils ont survécu au prix fort. Cyanathair s’emparera bientôt de la Drakwald tout entière, et ses armées les submergeront. Lorsque ce sera fait, il rassemblera la plus grande armée au monde et viendra s’emparer du pouvoir qui couve au sein d’Athel Loren, ce même pouvoir que tu as pu entrapercevoir. Et même nous, les elfes, ne pourront lui résister.
Les membres de la cour et tous les êtres vivants de la clairière firent soudainement silence, et la noble put voir les larmes couler sur les joues des damoiselles d’Ariel. Imaginer la fin de la Loren devait leur être insupportable tant elles étaient liées à elle.
- Malgré les visions de Naieth, nos guerriers n’abandonneront jamais le combat. Moi-même je… je donnerais ma vie s’il le faut.
Cette idée fit frémir Lladrine. Elle sentit à nouveau l’esprit de la forêt qui courait dans son corps et comprit ce que devait ressentir Ariel et le danger qui la menaçait.
- N…non, ma reine. Je ferais en sorte que cela n’arrive pas. J’ai attendu quinze siècles avant de pouvoir vous rencontrer. Maintenant que cela est fait, je vous en prie, laissez-moi enfin vous servir.
Ariel se pencha et enlaça doucement la noble dame. Son étreinte était si chargée d’émotion que Lladrine avait envie de pleurer.
- Tes mots me touchent mon enfant. Venant de toi, ils me réchauffent le cœur et m’apportent l’espoir.
Jamais personne n’avait vu la reine dans un tel état, et bien des courtisans furent jaloux de l’étreinte que Lladrine reçu, tandis que Finala s’étonna d’une telle intimité entre la déesse et son amie. Le grand aigle femelle avait vécu bien des siècles et vu bien des choses, pourtant elle n’avait jamais entendu dire que la reine des elfes était capable d’une telle familiarité avec l’un de ses sujets. Bien que le risque d’anéantissement fut plus proche que jamais, Finala sentait qu’il n’expliquait pas le comportement d’Ariel envers son amie, et sa curiosité allait bientôt la mener à bien des réponses…

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Message par Invité Sam 24 Juil - 15:17

Les larmes d'Isha, seconde partie

2. Le courroux d’Athel Loren

Les eaux miroitaient d’une lueur argentée sous les rayons lunaires qui parvenaient à traverser la canopée. Les plages du lac, dont le sable semblait fait de diamant et d’or, étaient pleines de fougères et d’autres plantes sylvestres dans lesquelles gambadaient d’étranges créatures féeriques. A sa surface agitée de légers remous flottaient des fleurs de lotus blanches, sous lesquelles nageait une silhouette pâle au corps gracieux.
Lladrine remonta à la surface et prit une grande inspiration. Puis, elle se mit sur le dos et se laissa porter par son élan jusqu’à la berge, ses yeux bleus rivés sur les étoiles d’un ciel sans nuage. Elle aimait nager au clair de lune, l’eau calmait son esprit tumultueux et détendait sa peau et ses muscles noués par la tension de la journée.
Ses pensées étaient confuses, et elle se passa une main sur le visage. Elle resta là, allongée dans l’eau peu profonde de la rive, la pointe de ses seins et de ses genoux crevant la surface du lac, et ses longs cheveux dorés s’éparpillant dans les eaux.
Ariel avait été si douce avec elle, et en même temps si énigmatique. La reine l’avait quittée peu avant midi, la laissant avec le souvenir de son amour presque maternel et sans lui avouer la véritable raison de sa présence.
Finala avait été très silencieuse après cette entrevue, et elle s’était envolée peu après, partant pour soi-disant chasser. Mais Lladrine savait que son amie à plumes était troublée. D’ailleurs, elle l’était elle-aussi.
La noble avait végété tout le reste de la journée, partageant distraitement un repas avec les membres de la cour. Elle avait revu le capitaine à la grande cape, siégeant au bout de la table comme un roi, et Gwydre lui avait appris qu’il avait été choisi par les cavaliers sauvages, qu’il était l’élu de Kurnous. Cela expliquait son arrogance. Elle aussi aurait été arrogante si elle avait su qu’elle deviendrait le réceptacle de la puissance d’un dieu.
Un léger bruissement de feuilles derrière elle la sortit de ses rêveries, et elle se mit sur le ventre, laissant cette fois la rondeur de ses fesses à l’air libre.
Elle sentait plus qu’elle ne voyait les yeux qui l’épiaient avec avidité, et imaginait que les importuns prenaient bien du plaisir à l’observer dans son intimité. Aimaient-ils ce qu’ils voyaient ? Fantasmaient-ils sur ses courbes rondes et fermes, sur sa silhouette de guêpe, et sur son visage angélique ? Ou bien l’imaginaient-ils encore dans des positions osées et révoltantes, sa main glissant entre ses cuisses en émettant des gémissements enjôleurs ?
Lladrine concentra son regard vers un groupe de buissons au pied desquels elle avait posé ses affaires. Elle regarda son épée déposée contre un tronc d’arbre, et dans un geste vif comme l’éclair, elle sauta hors de l’eau et courut jusqu’à son arme.
Tout à coup, une créature équidé au magnifique pelage blanc émergea des sous-bois, juste sous le nez de l’elfe, qui bondit en arrière de surprise. La noble trébucha sur une branche et tomba sur sol moussu des berges du lac, en s’égratignant les fesses au passage. Elle émit un petit gémissement douloureux comme sa peau écorchée la brûlait.
Le cheval s’approcha doucement de Lladrine et entra dans la lumière des étoiles. Alors l’elfe aperçut enfin la corne torsadée qui se dressait sur le front de l’animal et ses yeux bleutés palpitant de magie. La noble l’identifia comme étant une licorne, une créature féerique extrêmement rare. Sur le moment, Lladrine fut subjuguée par la beauté de l’animal, et quand elle se remit sur ses pieds, très lentement pour ne pas l’effrayer, la licorne baissa la tête et frotta son museau contre la poitrine de l’elfe.
La noble se sentit honorée de son attention, et osa même caresser le cou de la créature féerique. Celle-ci se laissa faire docilement un moment, puis finalement elle se détourna d’elle, trottina jusqu’au lac, et commença à laper ses eaux miroitantes.
Encore sous l’effet de cette rencontre exceptionnelle, Lladrine avança doucement près du bord du lac et observa la licorne boire tout son content d’eau, les poils soyeux de sa queue se balançant de droite et de gauche. Puis la créature disparut à travers les buissons et les arbres, laissant l’elfe avec une impression d’avoir vécu un rêve éveillé.
Lladrine n’entendit pas la silhouette approcher dans son dos, et sursauta quand une main douce se déposa sur son épaule. Elle attrapa alors le bras du pervers et tout en se retournant, elle jeta l’intrus au sol et le bloqua à terre avec ses cuisses, son autre main prête à frapper.
Mais elle n’en fit jamais rien…
Devant elle, étendue sur le dos, son corps enveloppé d’une robe blanche coupée le long des jambes, Lladrine fit face à une elfe qui lui était en tout point identique…

- Pourquoi tous ses artifices ? Tu aurais pu annoncer ta venue, au lieu de me prendre par surprise !
Après avoir relâché sa sœur jumelle, Lladrine s’était rhabillée en vitesse, et elle était entrain d’arranger ses cheveux emmêlés en la fixant d’un air agacé, cette dernière restant au bord du lac en lui rendant son regard. Elle lui ressemblait tellement que la noble avait l’impression de voir son reflet dans un miroir, et elle en avait perdu l’habitude. Lointaine était l’époque de leur enfance, et les deux elfes s’étaient séparées à l’adolescence, l’une devenant au fil des âges la plus grande prophétesse du monde connu, l’autre visitant des pays lointains et exotiques comme une vulgaire aventurière.
- Je .. je suis désolée. Ce n’est qu’après que ma licorne t’a t’inspectée que j’ai compris que tu n’étais pas une illusion, que tu n’étais pas un songe sorti de mes visions pour me tourmenter. Et je… je ne voulais pas te faire peur… je voulais juste…
Comme elle la dévisageait avec insistance, la noble remarqua que sa jumelle semblait au bout du rouleau. Elle avait du mal à garder ses yeux ouverts, et des cernes sombres gâchaient sa beauté naturelle. Ses cheveux autrefois soyeux étaient négligés et mal coiffés, et à y voir plus près, sa robe était sale et déchirée par endroits.
Elle n’était vraiment pas dans son état normal…
Soudain, le regard de la prophétesse s’embua de larmes, et elle fit un pas hésitant vers Lladrine, comme si elle attendait quelque chose. Alors la noble lâcha sa tignasse blonde et lui fit signe d’approcher. La jumelle avança d’abord doucement, une boule dans la gorge. Puis à mi-chemin elle se mit à courir, ses larmes dégoulinant de longs de ses joues délicates. Lladrine s’approcha aussi, et quand sa sœur lui sauta au cou, elle la prit dans ses bras et la serra. Les sanglots de sa jumelle ne s’arrêtaient plus, alors elle lui caressa le dos en la berçant, la couvrit de baisers, lui chuchota des mots doux pour la rassurer. Elles tombèrent à genou, enlacées comme deux amantes, s’aimant d’un amour libéré des décennies de séparation qu’elles n’auraient jamais dû subir.
- Lladrine… Lladrine…
- Je suis là Naieth, je suis là…
Naieth sanglotait le nom de sa sœur jumelle et elle s’agrippait à elle comme si cette dernière allait disparaître d’un moment à l’autre. Mais l’elfe était réelle, et la prophétesse pleura de plus belle, ses cris de chagrin résonnant à travers les bois. Aussitôt, des dizaines de petites silhouettes semblables et de petites fées sortirent de leurs demeures sylvestres et vinrent épier les jumelles.
Lladrine sentit son cœur s’emballer. La détresse de sa sœur était contagieuse, et elle fut ébranlée au plus profond de son âme. La belle dame sentit les larmes lui piquer les yeux, mais se força à garder le contrôle. Elle n’avait plus pleuré depuis la mort de son époux, et elle n’allait pas craquer maintenant.
Au-lieu de ça, elle se contenta de réconforter sa sœur comme elle l’aurait fait avec l’une de ses filles. Quand Naieth sembla enfin se calmer, Lladrine la prit par les épaules, et lentement se dégagea de son étreinte.
- Je… tu m’as tellement manqué, gémit Naieth avec émotion. Les membres du conseil… ils refusaient de me laisser te voir, ils… ils disaient …que je devais… me concentrer sur ma… tache…
La belle prophétesse perdit connaissance et s’effondra dans les bras de sa sœur. Lladrine blêmit pendant un instant, puis après prit le pouls de sa jumelle, elle soupira de soulagement. Naieth s’était simplement évanouie, sa vie n’était pas en danger. La noble l’allongea alors sur le sol et la recouvrit de sa cape, puis l’embrassa sur les lèvres et lui souhaita bonne nuit.
- Tu en avais bien besoin, murmura doucement Lladrine. Mais que t’est-il arrivé, ma douce Naieth ? Comment le conseil a-t-il pu laisser une telle chose arriver ?
Une fois encore, elle allait devoir attendre le lendemain pour obtenir des réponses. Mais tous ces mystères commençaient à lui peser, et elle passa le reste de la nuit à se poser trente-six questions, sous le regard intrigué d’une nuée de farfadets aux yeux lumineux.

Quand Gwydre aperçut Lladrine sortir de la frondaison des arbres avec Naieth dans les bras, elle se précipita à leur rencontre. Le soleil était haut dans le ciel, baignant la clairière du chêne des âges depuis plus d’une heure déjà, et Naieth n’avait toujours pas réapparu.L’enchanteresse se mordit la lèvre inférieure, imaginant le pire pour son aînée. Naieth était la plus puissante des prophétesses existantes, et la perdre aurait été une catastrophe pour les Asraïs.
La peur avait étreint son cœur au beau milieu de la nuit, quand elle s’était réveillée en sursaut et avait remarqué avec horreur la disparition de la prophétesse. Gwydre était chargé de veiller sur elle tant que Lladrine serait à proximité de sa sœur, elle s’en voulait d’avoir failli à sa tache.
Naieth était très fragilisée par ses récentes visions, et elle ne parvenait plus à fermer les yeux de la nuit. A chaque fois qu’elle s’endormait, elle revoyait les même scènes : des visions de mort, le massacre des elfes, la corruption de la forêt, et surtout… la disparition dans le néant de la reine.
Lladrine fronça les sourcils en la voyant approcher, et elle serra sa sœur endormie contre elle comme plusieurs elfes venaient à leur rencontre. La noble pouvait sentir leur regard inquisiteur et hostile, et elle sentit la colère s’emparer de son cœur. Qui étaient-ils pour avoir oser lui cacher la souffrance de Naieth ? De quel droit lui interdisaient-ils de la voir ? C’était un outrage, envers elle, et envers Naieth qui leur avait tant de fois sauver la vie, à tous !
La noble aperçut des cavaliers arriver au galop et dépasser la jeune sorcière dans leur course. Derrière-elle, des sifflements de colère retentirent comme des dryades à l’aspect martial se rapprochaient d’elles. Rapidement, Lladrine fut encerclée par une armée de lances et de griffes, et si elle n’avait dû prendre sa jumelle dans ses bras, elle aurait dégainé son épée sans aucun remord. A tout hasard, elle leva les yeux au ciel, mais Finala n’était pas dans les parages, et son imposante présence lui manqua.
Gwydre se dégagea un passage entre les guerriers Asraï, mais s’arrêta net quand elle vit le regard que lançait Lladrine aux elfes. La noble serrait sa sœur contre elle, et elle se retournait en tout sens, défiant quiconque de l’approcher. A cet instant, elle ressemblait vraiment à une tigresse protégeant son petit. Elle était telle l’animal sauvage décrit dans ses légendes.
Mais le plus étrange était que Naieth dormait d’un sommeil si profond que la sorcière pouvait entendre sa respiration. Pourtant, depuis des semaines la prophétesse ne pouvait plus fermer les yeux sans faire d’horribles cauchemars, alors par quel miracle…
- Comment osez-vous m’approcher, chiens ?! cria alors Lladrine d’une voix enrouée par la colère. Où est la reine ? Je veux voir la reine !!
- Dame Lladrine, je vous en prie… commença Gwydre.
La noble se retourna alors vers elle, les dents serrées par la haine.
- Vous ! Vous m’avez accueillie en amie avec de faux sourires et de mielleuses paroles, alors que vous séquestriez ma sœur contre sa volonté. Elle souffrait et vous n’avez rien fait ! Je vous déteste ! Je…
Elle ne termina pas sa phrase. Un guerrier asraï s’était approché à pas de loup dans son dos et venait de lui mettre un coup de gourdin dans la tête. Lladrine bascula en avant et tomba à genou. Dans sa chute elle lâcha Naieth, et cette dernière émit un gémissement en heurtant le sol feuillu de la clairière.
Le guerrier elfe et deux autres de ses camarades attrapèrent une Lladrine encore sonnée et la relevèrent en lui maintenant fermement les épaules et les bras. Sa jumelle neutralisée, Gwydre s’approcha de Naieth et prit son pouls. Elle dormait paisiblement…
- C’est incroyable, fit la sorcière. Même la reine n’a jamais pu apaiser ses souffrances. Dire il aura suffi d’un simple contact…
Lladrine gémit. Sa tête lui faisait un mal de chien. Elle tenta de bouger, mais les Asraï la tenaient fermement. Sa vision était floue, et elle se sentit perdre conscience à plusieurs reprises.
A mesure que ses esprits lui revenaient, la noble sentit qu’on la traînait hors de la clairière, dans d’obscurs sous-bois. Le cri de protestation de Gwydre n’était déjà plus qu’un murmure, et le silence oppressant de ses kidnappeurs faisait écho à celui de la forêt. Le trajet lui parut interminable…
Au bout d’un moment, ils s’arrêtèrent de marcher, et la noble fit lentement le tour de la zone, à la recherche d’une échappatoire. Ils étaient en plein milieu de la forêt, au fond d’un creux plein de feuilles pourrissantes et dans lequel les rayons du soleil ne parvenait qu’à peine traverser l’épaisse canopée. C’était un lieu sinistre, dénué de vie et oublié dans les limbes du temps.
Un des gardes lui attrapa les cheveux et la força à lever la tête. Lladrine cria de douleur comme l’elfe tirait sur son cuir chevelu, mais on la fit taire d’un violent coup de poing dans l’estomac.
La noble hoqueta. L’air était lourd et malodorant, et elle avait du mal à reprendre sa respiration.
- Où …suis-je ? parvînt-elle à demander entre deux hoquets.
Une silhouette encapuchonnée approcha alors des sous-bois, et Lladrine leva les yeux dans sa direction. Elle vit clairement une lame briller dans la faible luminosité, et sa colère lui redonna un coup de fouet. Elle déglutit et se concentra sur un moyen de s’en sortir. Elle repensa à Naieth et à sa souffrance, et se jura de survivre pour la retrouver.
- Nous sommes à la frontière des bois sauvages, et toi, vile catin, tu vas bientôt mourir !
La noble reconnut la voix immédiatement. La même arrogance, le même irrespect que lors de son arrivée à la cour d’Ariel, deux nuits plutôt.
- Artherias… pourquoi faîtes-vous cela ? Vous aurais-je fait du mal dans une autre vie ?
L’elfe baissa sa capuche. Dans la pénombre, ses yeux brillaient de magie sylvestre.
- Vous souvenez-vous d’un certain Lorelias madame ? demanda le cavalier sauvage avec une étonnante douceur dans la voix. C’était mon frère aîné, un bel elfe, fort et vigoureux, avec de longues tresses châtain-clair et des yeux bleus.
- Ce nom ne me dit rien. Voudriez-vous en venir aux faits je vous prie ?
- Vous allez vite comprendre. Voyez-vous, Lorelias était très amoureux d’une noble dame. En cette époque, il ne cessait jamais de faire l’éloge de sa grande beauté, il composait de magnifiques poèmes en son honneur, et il lui fabriquait de très jolis bijoux. Il souhaitait plus que tout conquérir le cœur de la belle, et y mettait toute son âme…
A mesure qu’il parlait, Artherias s’approchait de Lladrine, un regard fou dans les yeux. Sa lame brillante sautait d’une main à l’autre.
- Mais la damoiselle refusa ses avances, lui brisa le cœur, et le ridiculisa en public. Sa honte était telle qu’il resta cloîtré dans sa chambre pendant des semaines… et finalement, il mit fin à ses jours en se tranchant les artères des cuisses.
Lladrine ouvrit grand ses yeux. A présent elle se souvenait très bien de ce Lorelias et de ses pauvres tentatives de la séduire. A l’époque, elle était encore jeune et extrêmement sauvage, et elle avait repoussé le bel elfe avec une telle cruauté qu’elle avait réussi à le faire fuir devant toute la cour de son père.
Cette affaire datait bientôt de dix siècles, et Artherias avait cultivé sa haine durant tout ce temps. Il était clair que le futur roi désirait ardemment la tuer, mais Lladrine n’avait pas l’intention de se laisser faire.
- Quand bien même je fus responsable de sa mort, vous croyez sincèrement qu’Ariel approuvera mon meurtre ? demanda-t-elle afin de détourner son attention, alors qu’elle se préparait à agir.
- Oh, pour tout vous dire, Ariel est en communion avec l’esprit de la forêt, à l’intérieur du chêne des âges. Elle cherche des réponses à des questions troublantes, et ne sortira de sa transe que lorsque ce sera fait. En somme, elle ne vous est d’aucun secours et je…
Il ne finit jamais sa phrase. Alors qu’il était entrain de monologuer en souriant d’un air cruel, Lladrine envoya un violent coup de talon dans l’entrejambe du cavalier sauvage à sa droite. L’elfe s’écroula au sol, les deux mains tenant ce qui lui restait de testicules, le souffle coupé.. Sa main gauche à présent libre, la noble s’en servit pour attraper la gorge du second. Le guerrier se débattit, et comme l’avait prévu Lladrine, il lâcha prise, permettant à la belle dame de lui arracher le cou d’un geste sec.
Artherias hurla en chargeant, et la noble dut reculer sous la fureur de son assaut. La faible luminosité ne l’aidait pas, et le cavalier sauvage était avantagé, la magie d’Athel Loren qui courait dans ses veines lui apportant une vision bien supérieure aux simples mortels.
Lladrine n’eut pas le temps de ramasser une arme, et elle concentra tout son talent d’escrimeuse à esquiver les attaques de son assaillant.
- Je vais purifier la forêt de ta présence impie !! cracha l’elfe tout en frappant de droite et de gauche. Et ensuite, j’irais apprendre la nouvelle à ta salope de sœur !!!
- Tu essaieras, répondit avec un calme simulé la noble dame. Et tu échoueras…
Elle avait réussi à prendre les deux guerriers par surprise, mais à présent les choses se corsaient, et elle basait uniquement ses mouvements sur le sifflement de la lame avec laquelle Arthérias tentait de lui percer le ventre. Heureusement, sous l’effet de sa rage, les gestes de l’elfe étaient maladroits et prévisibles.
Hélas, Lladrine reculait toujours quand elle entra en contact avec un grand promontoire qui se dressait derrière elle. Les dizaines de racines noueuses qui émergeaient du mur de terre lui égratignèrent la peau et transpercèrent sa cape. L’ elfe se débattit, cherchant à faire lâcher prise aux racines traîtresses.
Arthérias reprit son souffle, un grand sourire sur les lèvres, et il approcha avec des intentions meurtrières. Il prenait un malin plaisir à la voir se battre contre les éléments qui l’emprisonnaient, la gardant à sa merci.
- Vois comme la forêt elle-même désire ta mort. Elle bénit mes actes et me facilite la tâche. En ce jour me voici comblé, ma vengeance trouve enfin une fin…
Le prétendu roi leva sa lame, l’envie de meurtre imprimée sur son visage.
- Maintenant crèves, espèce de putain sans cœur !!!
Lladrine paniqua. Malgré ses nombreux siècles de vie, elle voulait toujours vivre, surtout maintenant, alors qu’elle savait que Naieth avait besoin d’elle. Mais même sa rage ne parvînt à la faire s’échapper de ce piège, et elle vit avec horreur la lame d’Artherias plonger vers son ventre.
- Non…Attends ! supplia-t-elle en vain
Lorsque l’épée lui transperça l’estomac et lui traversa le dos, elle ressentit une telle souffrance qu’elle n’eut même pas la force de hurler. Son sang s’écoulait le long des ses cuisses et commençait à imbiber la terre du promontoire, nourrissant les racines traîtresses de quelque arbre malingre et malveillant. Lladrine gémissait de douleur, et sa vision se troublait. Etait-ce ainsi qu’elle devait finir, sous les coups vengeurs du futur roi de la forêt ? Cela la révoltait, mais ses forces l’abandonnaient, et elle jura silencieusement alors que du sang s’écoulait de sa bouche à gros bouillon.
- Est-ce que tu aimes cette sensation, chère Lladrine ? Délicieuse est la douleur offerte à l’être qui a tant fait souffrir mon frère. Et ce n’est pas fini, loin de là…
Arthérias retira son épée du ventre de la noble dame, et cette dernière s’écroula sur le tapis de feuilles pourrissantes dans un gémissement. Le cavalier sauvage lui prit alors les cheveux et la tira jusqu’au centre du creux malodorant, un sourire fou sur les lèvres. Lladrine n’avait plus la force de résister, et elle n’était plus qu’un poids mort pour l’elfe.
Après l’avoir tirée sur plusieurs mètres, il lâcha la belle dame agonisante, lui envoyant un coup de pied dans le ventre pour la réveiller. Puis il leva les bras vers la canopée qui faisait office de ciel, et prit une grande inspiration.
Derrière eux, les racines qui crevaient la terre du grand promontoire se mirent à frémir, comme titillées par le goût du sang qui s’était deversé dans leur sol.
- Esprits des bois sauvages, je vous appelle ! cria Athérias. En tant que future réincarnation d’Orion, en tant que futur roi de la forêt, je vous fais serment de protéger l’esprit de la Loren ! Et pour commencer, je vous offre la vie de cette créature veule et cruelle ! Que vos griffes la démembrent et que vos crocs rongent ses os !!!
Silence.
Arthérias tourna sur lui-même, attendant une réaction des esprits de la forêt. Mais il ne se passa rien. Il attendit encore quelques minutes, jusqu’à ce que Lladrine se mette à rire d’une faible voix.
- Tu t’es …fourvoyé, espèce de… minable. Tu ne vaux… pas mieux… que ton frère… cette petite…bite…pleurnicheuse. Même les esprits… n’ont que faire … de vous…
- Je suis le futur roi !!! hurla Artherias.
Il la roua de coups, laissant libre à cours à sa propre cruauté quand il appuya méchamment sur la blessure sanguinolente de Lladrine. Cette dernière se sentit dériver, elle avait perdu trop de sang et ne pouvait plus lutter, ni même crier. Elle n’entendait plus rien…ne voyait plus rien… ne ressentait…plus…rien…
- Si les esprits ne veulent pas de ta chair, c’est moi qui vais te démembrer…
Arthérias leva sa lame dans l’intention d’en finir.
Soudain, le sol se mit à trembler, et un mugissement de colère retentit dans le creux malodorant, si puissamment qu’il résonna longuement entre les arbres de la forêt.
Quant la terre se mit à trembler, l’elfe leva les yeux droit devant lui. Il aperçut alors la terre du haut promontoire sur lequel il avait empalé Lladrine se disperser comme une immense masse cherchait à se dégager de sa prison. Un gigantesque homme-arbre à l’écorce brunie par la boue émergea du sol, s’aidant de ses immenses mains pour sortir de terre. Son épaisse langue sortit de sa gueule et lécha le sang de Lladrine qui avait éclaboussé sa carcasse. Aussitôt ses grands yeux s’ouvrirent, et son mugissement de colère fut si puissant que les arbres des alentours fuirent son courroux. La canopée se dispersa autour de lui, et les rayons du soleil illuminèrent la scène de l’immonde crime.
Arthérias laissa le cadavre de Lladrine derrière lui et s’agenouilla face à l’homme-arbre, clignant plusieurs fois des yeux afin de s’habituer à la lumière qui venait d’apparaître. Ensuite, il baissa respectueusement la tête devant l’ancien de la forêt, avant de tenter de communiquer avec lui.
- Oh grand esprit, ton réveil m’honore, dit-il. J’ai châtié la vile créature qui a tant de fois tourné le dos à la forêt et à fait souffrir bien des elfes. En signe de respect, je t’offre son corps. Puisse sa chair et son sang renforcer l’écorce de tes branches !
L’homme-arbre tourna la tête de droite et de gauche, cherchant des repères après tant de siècles de sommeil. Quand l’elfe lui adressa la parole, il posa ses yeux jaunes sur la frêle créature. Cette dernière lui désignait du doigt une femelle tout aussi petite. Son corps était éclaboussé de son sang qui s’écoulait d’une terrible blessure au ventre. C’était le même sang que l’homme-arbre venait de goûter et qui l’avait réveillé en sursaut. Ses yeux se plissèrent, et de sa gorge sortit un grondement sourd.
- QU’AS-TU OSE FAIRE, PETITE CREATURE MORTELLE ?! TU AS TUE L’UNE DE NOS SŒURS !!! DRYADES, VENEZ A MOI, JE VOUS L’ORDONNE !!
Artherias ouvrit ses yeux de surprise. Que venait donc de dire l’homme-arbre ? Lladrine, une sœur des esprits ? C’était impossible, l’ancien se trompait forcement ! Une telle femelle, pleine de vice et de cruauté, ne pouvait certainement pas avoir été bénie par la Loren qu’elle avait si souvent abandonnée en quête d’aventure.
Mais alors que l’elfe se posait ces questions, il sentit des mouvements furtifs à l’orée des arbres, là où la lumière ne parvenait pas à percer la pénombre. Des dizaines yeux lumineux s’ouvrirent, et rapidement de magnifiques femmes elfes nues entrèrent dans la lueur du soleil, accompagnées de nombreux farfadets aux formes et couleurs disparates. Les dryades avaient la peau vert-clair, et des cheveux bruns décorés de feuilles et de fleurs. Leurs yeux jaunes scrutaient le moindre mouvement, et leur apparente sensualité cachait en réalité une forme bien plus terrible et cauchemardesque.
- Nous répondons à ton appel, ô Nyutran, vénérable et révéré ancêtre, fit l’une d’elles. Ordonne et nous obéirons. Désires-tu que nous massacrions cet être de chair et de sang ?
Arthérias fut rapidement cerné. Il n’arrivait pas à croire que les choses s’étaient envenimées à ce point, et serra les dents de colère. Son châtiment allait se retourner contre lui. Il vit avec horreur de petits farfadets aux gueules garnies de crocs s’en prendre aux cadavres de ses hommes, et il frémit à l’idée de finir entre les griffes des dryades.
- Attendez, cria-t-il. Je suis Arthérias, élu de Kurnous et future réincarnation du roi Orion, vous ne pouvez pas me tuer !
Les dryades sifflèrent dans sa direction avec un air menaçant. Elles commençaient à se transformer et leurs formes perdaient de leur beauté, remplacée par des branches noueuses et des membres griffus. L’elfe serra bien fort la poignée de son épée. Tout ça à cause de cette maudite catin de Lladrine. Même s’il était probable qu’il allait mourir, il était bien content de l’emporter dans la tombe.
- NOUS AVONS TOUT LES DROITS DANS CETTE FORET, ELFE. QUANT A TOI, TU AS PRIS LA VIE DE L’UNE DES NOTRES, ET JE VAIS RETABLIR L’EQUILIBRE EN PRENANT LA TIENNE. DRYADES, METTEZ-LE A MORT !!
- Avec, joie ô Nyutran ! hurla la plus grande des dryades. En avant mes sœurs !
Arthérias voulait vendre chèrement sa peau, mais les esprits de bois le lui refusèrent. Des racines noueuses sortirent du sol et lui lièrent les membres, faisant de lui une cible des plus faciles. Quand les dryades l’éventrèrent et arrachèrent ses boyaux de son ventre, Arthérias hurla. Pourtant, ce n’était pas fini pour lui. Sous les yeux froids de Nyutran, elles prirent un malin plaisir à démembrer l’elfe alors qu’il agonisait, et ses cris devinrent presque inhumains tant la douleur était atroce. Enfin, sa cage thoracique fut déchirée en deux et son cœur encore palpitant arraché de son torse dans une véritable douche de sang…
Quand ses filles terminèrent leur œuvre, l’hamadryade reprit sa forme elfique. Elle les laissa s’amuser avec les restes du profanateur et s’approcha de Lladrine, dont les paupières étaient complètement dilatées. Elle la prit délicatement dans ses bras et l’apporta auprès de Nyurtan, son maître, qui observait les enfants de la forêt d’un œil paternel.
- DRASNYEN, CETTE SŒUR EST-ELLE RETOURNEE A LA SOURCE ? interrogea l’homme-arbre.
- Presque maître, mais il reste un souffle de vie dans sa gorge, je sens son petit cœur battre très lentement. Mais vous l’appelez « sœur » alors que n’est qu’une elfe. Pourquoi ?
- JE l’IGNORE ENCORE, MAIS JE SENS L’ENERGIE DE LA LOREN QUI COULE DANS SES VEINES. C’EST SON SANG QUI M’A REVEILLE, ET SEUL LE SANG D’UN ESPRIT EN ETAIT CAPABLE. POSES-LA DANS MA MAIN, JE LA MAINTIENDRAIS EN VIE LE TEMPS DE NOUS RENDRE AU PIED DU CHÊNE DES AGES.
- Très bien maître. Puis-je vous suggérer d’absorber les corps des deux autres elfes décédés des mains de notre sœur ?
L’homme-arbre acquiesça, puis il baissa son bras et ouvrit ses longs doigts noueux. Drasnyen déposa la moribonde dans le creux de la main, puis elle partit récupérer les deux corps des cavaliers sauvages, éparpillant d’un geste les farfadets qui les mordillaient.
Plus tard, après que Nyurtan eut avalé les deux morts pour renforcer son corps et que l’hamadryade ait rassemblé sa cour, les esprits des bois s’engagèrent sur des sentiers secrets qu’eux seuls connaissaient, et ils disparurent à jamais de cette clairière, ne laissant derrière eux que sang et viscères.
Dans l’ombre de la canopée qui s’était reformée après le départ de l’homme-arbre, ils laissèrent les charognards de la forêt dévorer les restes sanguinolents du malheureux Artherias. Dans sa cruelle recherche de vengeance, il avait finalement subi le châtiment qu’il réservait à Lladrine.
Ainsi était l’ombrageuse Athel Loren, aussi capricieuse que cruelle…
Ainsi étaient les cadeaux de la forêt, qui dans la bourse en cuir de la belle elfe se mit à palpiter…

3. Deux sœurs.

Naieth priait au pied du chêne des âges. Elle suppliait les esprits de la forêt de lui donner une vision de sa sœur. Autour d’elle, de nombreuses damoiselles d’Ariel attendait le retour de la reine, qui s’était retirée dans à l’intérieur de l’arbre séculaire pour communier avec Athel Loren. Gwydre était là aussi, elle qui se croyait responsable de la mort présumée de Lladrine.
Deux jours durant, Naieth avait dormi comme jamais auparavant, apaisée par le simple contact de sa jumelle. Deux jours pendant lesquels les meilleurs forestiers elfes encore présents dans le royaume avaient tenté de retrouver la trace d’Arthérias le félon. L’arrogant seigneur sylvain avait kidnappé sa sœur et avait disparu avec elle dans les plus sombres recoins de la forêt, jusqu’aux frontières des bois sauvages, pour ne jamais en revenir.
A son réveil, Gwydre était venue à son chevet, les yeux rougis par les larmes, et elle lui avait avoué la vérité. Lladrine n’était pas un cauchemar de plus qui venait la tourmenter, elle était bien vivante et en pleine forme, au contraire des fausses rumeurs qui la disait disparue face aux troupes du Lichemeister. Mais le conseil des clans avait refusé que la prophétesse reprenne contact avec elle, arguant que son influence altérerait ses talents divinatoires. Pire, la reine avait approuvé leurs décisions et avait désigné Gwydre pour veiller sur elle, afin que son pouvoir ne soit jamais altéré par ses émotions.
Pourtant, Naieth s’était enfuie de la cour pour la retrouver, quand elle avait senti la présence de Lladrine dans l’enceinte de la clairière. Elle avait cru vivre un nouveau rêve éveillé quand elle l’avait aperçue se baignant dans le lac miroitant, et finalement elle s’était évanouie dans ses bras, assommée par l’émotion de la retrouver enfin après des siècles et des siècles de séparation forcée. Mais alors qu’elles venaient d’être réunies, un homme empli de noirceur lui avait pris sa Lladrine, son âme sœur, sa moitié…
Sa jumelle était morte, sa longue vie soufflée en un instant dans un acte de pur égoïsme.
En état de choc, Naieth avait revu en boucle les siècles passés à la renier pour le bien des Asraïs, les châtiments que le conseil lui avait infligés sans même prendre en considération ses actes héroïques, et la réputation qu’ils lui avaient faite durant ses siècles d’absences forcées. Elle avait vu la haine et le dégoût du conseil pour sa sœur, elle avait ressenti toute l’injustice que cette dernière avait subie toute sa vie, et plus que tout elle a vu combien sa fin avait été misérable.
La prophétesse avait hurlé de rage et de chagrin, elle avait griffé et mordu les mêmes elfes qui avaient voulu l’empêcher de revoir sa sœur « pour son bien », et qui à présent l’empêchaient de partir à sa recherche. De colère, elle leur avait prophétisé leur mort à tous, et ils s’étaient écartés d’elle, le cœur percé par la peur de mourir.
Maintenant elle était là, à attendre une vision qui ne viendrait sans doute pas, le cœur alourdi par sa perte. Elle avait bien tenté de chercher dans les différentes voies du futur la présence de Lladrine. Hélas, son don restait obscurci par un voile de noirceur sans fin, dans lequel elle ne voyait que la mort et la destruction de leur royaume sylvestre et la victoire du monstre de corruption, Cyanathair le maître des crânes.
Un mouvement dans les racines du chêne des âges lui fit ouvrir les yeux, et elle aperçut Ariel émerger de l’écorce de l’arbre. Les damoiselles se relevèrent toutes en même temps et allèrent auprès de leur reine. Naieth, elle, n’avait plus le force d’espérer, et elle ne souhaitait pas rester en présence de la souveraine. Elle se leva et s’éloigna doucement du chêne des âges, prenant la direction de l’orée de la forêt ou se trouvait les demeures elfiques, camouflées dans les arbres et sous les racines.
- Lladrine, fit une voix dans sa tête, alors qu’elle se trouvait à mi-chemin de sa demeure.
Surprise, elle se retourna, mais il n’y avait personne en vue. Seule la reine et ses magiciennes étaient présentes dans la clairière, et elles semblaient en grande conversation.
Puis un souffle de vent fit voler sa robe. Elle se retourna encore, mais doucement, terrorisée à l’idée que sa folie la tourmente à nouveau en lui faisant voir des choses qui n’était qu’illusions de son esprit.
Un aigle géant au majestueux plumage avait atterri dans la clairière et était entrain de replier ses ailes avec grâce. Naieth resta immobile, ne sachant pas si l’animal était amical ou non. Elle savait les grands aigles sages et intelligents, mais aussi fiers et ombrageux, ne daignant pas adresser la parole à leurs inférieurs.
- Ohé … te parle ! fit une fois encore la voix, alors qu’ l’aigle se tournait vers elle. Tiens, qu’est…que c’est… cette robe ? … peu …bituel de… part.
- Tu essaies de communiquer avec moi noble créature ? demanda tout haut la prophétesse.
- Qui d’autre ? Ec… je n’ai…le temps…jouer, Lladrine…
- Je ne suis pas…Lladrine, répondit-elle tristement. Je suis Naieth, sa sœur jumelle.
Le grand aigle ouvrit grand ses yeux marrons.
- Naieth la prophétesse ? s’exclama mentalement la créature. Je ne vous avais jamais rencontrée, et j’ignorais que vous étiez la sœur de Lladrine. Je me nomme Finala Serre-d’acier, reine des hauts pics et compagne de votre sœur.
Naieth acquiesça. Elle se souvenait des légendes sur sa sœur et de son ami à plumes. Ces histoires étaient légendaires, et éclipsaient ses propres aventures. D’ailleurs, elle se souvenait avec nostalgie que Ymnas en était devenu vert de jalousie, tant les poèmes sur Lladrine étaient d’une rare qualité.
Elle prit une grande inspiration. Ce qu’elle avait à dire risquait de la faire fondre en larmes.
- Il faut que je vous dise une chose très importante, Finala…
- Je suis tout ouïe.
- C’est à propos de Lladrine. Elle…elle…nous pensons qu’elle est… (des larmes lui piquaient les yeux) elle est morte…
Finala haussa les sourcils de surprise.
- Morte ? Si c’était le cas je le saurais, je vous assure. Elle est bien vivante au contraire.
- Comment pouvez-vous en être si sûre, n’étiez vous pas absente ces derniers jours ?
- Oui, c’est vrai. Mais Lladrine m’est intimement liée, tout ce qu’elle ressent, je le perçois aussi. Au moment même ou je vous parle, son corps irradie d’énergie, quelque part dans les environs. C’est à cause de cela que je vous ai prise pour elle, vous avez la même énergie, et la même aura…
Naieth se mit à sourire. Ces quelques mots la réconfortaient beaucoup. Ainsi, Athérias n’était pas arrivé à ses fins et sa jumelle avait survécue à sa traîtrise. Son cœur se gonfla d’espoir et elle espéra que Lladrine rentrerait bientôt. Elle avait hâte de la prendre dans ses bras et de l’embrasser.
- Il y a beaucoup d’amour entre vous deux, n’est-ce pas ? demanda Finala qui remarquait le regard lointain de la prophétesse
- Je le crois aussi. Malgré notre séparation, nous sommes restées jumelles, et non des étrangères. Le lien qui nous uni ne pourra jamais être brisé. Tout comme le vôtre…
Le grand aigle acquiesça. Elle-même possédait un lien particulier avec Lladrine, un lien puissant qui unissait leurs deux êtres, Naieth était au courant de leurs histoires, comme la plupart des elfes aujourd’hui. D’autres histoires circulaient encore sur sa sœur et les liens qu’elle tissait avec des créatures ou des gens. Il y avait eut par exemple le tigre géant Baznaï, qui partagea un temps sa vie en terres étrangères, et son mari défunt, Sarethoc le brave, dont on disait qu’il pouvait ressentir les émotions de sa femme et elle les siens.
Un mugissement s’éleva soudain au sud de la clairière. Finala et Naieth tournèrent immédiatement la tête dans cette direction, comme de nombreux autres elfes, et la prophétesse chercha à distinguer ce qui se passait à l’orée de la forêt. Elle fit quelques pas, les sens en alerte, alors que les gardes royaux les dépassaient en courant pour parer à toute menace.
Une légère secousse fit trembler le sol d’un pas rythmé, et Naieth aperçut les arbres d’Athel Loren se déplacer afin de laisser un passage à quelque créature de haute taille. Seule une créature des bois utilisait la magie des arbres pour se déplacer ainsi, et la prophétesse voulait s’approcher pour voir de plus près quel genre d’esprit leur rendait visite.
- Que se passe-t-il ?! s’exclama Finala. Je sens une aura… familière…
- L’un des anciens approche, répondit l’elfe. Une aura familière dis-tu ? Ce pourrait-il… ?
- Je ne sais… oh !
Une main se posa sur l’épaule de Naieth, et elle se retourna, intriguée par le trouble soudain du grand aigle. Elle se retrouva alors face à la reine, toujours aussi belle et bienveillante malgré le mal qui allait bientôt s’abattre sur eux. Ariel caressa doucement la joue de sa protégée et lui désigna une direction du menton.
- Regarde, dit doucement la reine. Regarde l’espoir qui nous revient…
Naieth obéit et elle se retourna, son regard rivé sur les grands arbres de la forêt qui s’écartaient devant un homme-arbre et sa cour de dryades. Pourtant cela n’avait rien d’exceptionnel, car elle avait vu nombre d’anciens durant sa vie.
L’homme-arbre s’approcha d’elles, une silhouette perchée sur son épaule, ses pas faisant trembler le sol de la clairière, et ses dryades en forme elfique formant un cortège des plus magnifiques. Ariel et Naieth vinrent à la rencontre des esprits, talonnées de près par les tisserêves en robes blanches, tandis que les autres membres de la cour restaient à l’écart, intimidés par le courroux qu’avait eu la reine à son réveil.
En arrivant à la hauteur des esprits des bois, Naieth distingua enfin sa jumelle, assise sur l’épaule de l’ancien, ses jambes croisées se balançant dans le vide. Elle n’en croyait pas ses yeux, Lladrine, l’enfant terrible des Asraïs, perchée à l’instar des farfadets sur l’écorce d’un homme-arbre. A part une déchirure au niveau du ventre dans sa tunique verte, elle semblait indemne.
Malgré l’étrangeté de son retour, Naieth ressentait une joie indescriptible, et elle souhaitait ardemment la prendre dans ses bras. En fait, plus rien ne comptait pour elle à ce moment, hormis sa sœur, dont la présence semblait agir sur elle comme une drogue.
- Comme je vous l’avais dit : En pleine forme ! s’exclama mentalement Finala qui s’approchait elle aussi de son pas bondissant.
- Et bien plus encore, répondit la reine qui avait perçu la voix du grand aigle.

L’homme-arbre posa un genou à terre et baissa son grand bras vers le sol. Avec agilité, Lladrine glissa sur son écorce et se rattrapa sur le sol, en plein milieu du groupe de dryades qui restaient à proximité de leur maître.
A peine avait-elle posé un pied sur le sol que Naieth lui sauta au cou et la serra dans ses bras, surprenant les dryades autour d’elle. Sa soeur lui rendit longuement son étreinte, puis leurs lèvres se rencontrèrent, et l’amour entre les deux jumelles se révéla enfin à tous, elfes comme esprits. Il n’y avait là rien de pervers, bien au contraire, et la scène était très bouleversante, sans aucun mot mais tout en sentiments exacerbés par la peur d’être séparées à jamais. Leur relation fusionnelle, tronquée depuis si longtemps par la force, était restée vivace, et certains des Asraïs s’aperçurent à quel point ils s’étaient trompés durant tous ces siècles ou ils avaient forcé les deux sœurs à s’éloigner l’une de l’autre. Ils virent leur prophétesse revivre, l’inquiétude et la peur constante qui la tiraillait s’effaçant de son visage au contact de sa jumelle. Ils avaient imaginé que l’influence chaotique de Lladrine allait atténuer les talents divinatoires de Naieth, mais aujourd’hui ils se rendirent compte que leur erreur avait failli lui coûter sa vie. Et ensembles, tous pressentaient que les deux sœurs pouvaient changer le court des événements.
La noble força Naieth à la lâcher, et elle lui caressa une dernière fois les joues avant de se détourner d’elle avec regrets. Quand la reine vînt à sa rencontre, les dryades et la prophétesse s’écartèrent de son passage, et Lladrine s’inclina avec respect.
- Je suis soulagée de te revoir, ma petite, dit Ariel avant de poser ses yeux noisette sur l’homme-arbre. Et merci à toi, Nyutran, et à tes filles dryades, de nous avoir ramené notre championne.
- ELFES ET ESPRITS SONT DES ALLIÉS DEPUIS LONGTEMPS. ET CELLE-CI EST PARVENUE À ME SORTIR DE MA LONGUE VEILLE. IL ETAIT JUSTE QUE NOUS LA RAMENIONS PARMI LES SIENS. JE SUIS JUSTE SURPRIS DE SON INCROYABLE RESURECTION.
- Montre-moi ta blessure, dit alors la reine à Lladrine.
Cette dernière s’exécuta et elle retira sans pudeur le haut de sa tunique.
- Ma reine, pourquoi avoir dit que j’étais votre championne ? demanda-t-elle alors qu’Ariel examinait son ventre.
- On dirait que la pierre que je t’avais confiée s’est consumée, répondit distraitement Ariel. Son pouvoir est tien désormais, je le sens palpiter dans tes veines. Ne le ressens-tu pas ?
- C’est vrai qu’il y a quelque chose de différent mais…
La reine posa un doigt sur la bouche de Lladrine, lui faisant signe de se taire.
- Toutes les réponses te seront bientôt dévoilées. Maintenant viens, et toi aussi Naieth, nous devons parler de certaines choses devant le conseil des clans…
Les deux jumelles se lancèrent un regard, puis suivirent Ariel en direction du chêne des âges. Au passage, Lladrine caressa Finala et lui promit de revenir dès que possible, mais le grand aigle haussa les sourcils et lui répondit qu’il y avait plus urgent que de bavarder entre deux amies.
- Va, belle dame aux cheveux d’or, va et reprend ta place parmi les grands de ce monde…
Ils étaient réunis dans une grande demeure elfique à l’abri des regards, sous terre, non loin du chêne des âges. La salle ou se tenait les seigneurs Asraïs et leur cour était grande, au moins trois fois celle du Ceyciir-Wendaï. Lladrine tenait la main de sa sœur et observait les lieux, admirant les colonnades torsadées et les fresques datant de plusieurs milliers d’années d’histoire. La noble se sentait étrangement sereine malgré la tension palpable qui régnait dans ce lieu, et elle rendit chacun des regards hostiles qui lui était adressé avec un œil détaché. Elle ne s’était pas encore remise de sa résurrection soudaine, et ne faisait même pas attention aux autres seigneurs qui arrivaient au compte goutte.
Enfin, le conseil fut réuni et la reine entra dans la salle, suivie d’une escorte d’enchanteresses. Ses ailes multicolores brillaient intensément dans les ombres de la demeure souterraine, et sa beauté éclipsait celle de n’importe quel elfe présent. Ariel se positionna au centre de la salle et les seigneurs se réunirent autour d’elle, à quelques mètres de distance. Naieth amena sa sœur auprès de la reine, en ne lâchant à aucun moment sa main, et quand Lladrine fut au centre de toute l’attention, la reine la présenta à tous.
- Vous tous, seigneurs des clans, connaissez les légendes de la belle Lladrine Soleil-levant. Elle est réputée pour être une elfe aventureuse et au comportement plus que douteux. Bien des courtisans ont été sévèrement éconduits et on eut le cœur brisé. Certains, comme le frère du seigneur Arthérias, ont même mit fin à leurs jours, ainsi est le prix du désir passionnel.
Silence dans la salle du conseil.
- Athel Loren l’a décidé ainsi, Arthérias ne sera pas Orion et son remplaçant a été désigné de longue date. Et lorsque l’appel de guerre final résonnera dans les bois, Orion marchera à nouveau parmi les mortels, et il se tiendra auprès de notre championne, l’élue d’Athel Loren, j’ai nommé Lladrine Soleil-levant, dame protectrice de Ceyciir-Wendaï. A partir d’aujourd’hui, que tous sachent qu’elle marche avec ma bénédiction et qu’ils lui devront obéissance !



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[Recit] Les larmes d'isha - chroniques des enfants d'Ariel Empty Re: [Recit] Les larmes d'isha - chroniques des enfants d'Ariel

Message par Erazkiel Sam 24 Juil - 17:57

Bon j'ai un peu de temps alors je critique en même temps que je lis.

Dame Lladrine ferma délicatement son journal
Elle est Bretonnienne? Le Dame me choque personnellement mais je ne sais quoi mettre à la place.

L’intérieur de sa chambre était taillé dans l’immense chêne qui lui faisait office de demeure.
En fait "taillé" n'est pas le bon mot. Taillé sous entend avoir tapé dans l'arbre avec des outils, chose entièrement inconcevable pour un ES. Reformule ta phrase sans mettre un mot comme "taillé", "sculpté"...

des elfes qui avaient combattu aux côtés de Lladrine durant l’invasion du lichemeister.
La bataille des Cairns à eu lieu aux portes d'Athel Loren mais côté ouest de la foret, à l'opposé du lieu de résidence de ton personnage. Or seul des guerriers faucon mené par Ythil ce sont rendu à cette bataille. Il n'y a pas d'erreur de fluff car le clan à bel et bien participé à cette bataille mais elle impose que ton perso chevauche elle même un faucon.

Sa longue chevelure blonde dégoulinait sur ses épaules,
Je trouve le verbe "Dégouliner" péjoratif.

Soudain, un elfe en armure et heaume de bronze apparut dans l’escalier, taillé dans l’écorce du chêne qui menait à sa chambre.

Idem "Taillé"

Les portes recouvertes de lierre fleuri étaient grandes ouvertes,
Il me semble que le lierre ne fait pas de fleur. Mets plutôt une glycine ou une clématite

Ignorant la douleur de sa perte, la noble dame avait rassemblé les survivants Asraï de son domaine et s’était juré de les sauver. Pendant des jours elle avait harcelé les forces d’Heinrich Kemmler avec ses derniers guerriers, afin de permettre aux enfants et aux anciens de rejoindre la sécurité du Chêne des âges, la demeure de la reine immortelle Ariel.
On en revient à la bataille des Cairns. Si le clan de ton héros est au bord des montagnes grises (comme tu le présente), il est impossible que Kemmler est un jour pu le menacer au point de le faire évacuer. Certes son attaque c'est enfoncé dans la foret mais impossible qu'elle l'est traversé. Là il y a une erreur ou l'idée que tu veux faire passé n'est pas bien exprimé.

A présent, les survivants reconstruisaient leur clan à l’ombre des pics des montagnes grises, bercés par le bruissement enchanteur des larmes d’Isha.
(Je découvre au fur et à mesure hein Wink )
Cette phrase voudrait donc dire que le clan aurait déménagé suite à la bataille des Cairns? Ca collerait alors avec ce que tu dis plus haut MAIS (et oui y'a toujours un mais) il est très peu probable q'un clan déménage comme ça. Les ES sont très territoriale même entre eux. Les terres qu'elle occupe aujourd'hui devaient forcement appartenir à quelqu'un.

Des lucioles voletaient entre les piliers torsadés sculptés de scènes de l’histoire des Asraï,
Idem sculpté Wink

- Bien que je sois honorée de votre visite, fit-elle avec un ton poli, je préférais garder mes pensées pour moi, jeune sorcière.
"Sorcière" à une connotation péjorative, ça représente vraiment le mal, le coté obscure de la magie.

Le gigantesque oiseau de proie frôla les cheveux de Lladrine, qui se mit à rire joyeusement.
On en revient. Le clan est de là bas ou il a déménagé??

La belle elfe aux cheveux dorés aimait son nouveau foyer, à la fois forestier et montagneux.
Donc ils ont bien déménagé et là le problème qui ce pose, c'est l'amitié avec l'aigle.

Ils arrivèrent devant le tronc de l’immense arbre aux feuilles verdoyantes et aux bourgeons recouverts de duvet. Le printemps approchait, et avec lui le retour d’Orion et de la chasse sauvage.
Arghhhhhh non c'était si bon jusque là!!!!! Orion et Ariel renaissent ENSEMBLE, au même moment!!! Impossible d'avoir Ariel SANS Orion!!!!

Parmi elles, Lladrine reconnut Gwydre, ses longs cheveux argentés dégoulinant sur ses épaules dénudées, entrain de converser avec un seigneur elfe au port altier.
Mais qu'as tu avec "Dégouliné"??? Tu jouais Nurgle un moment???

- Ouf ! J’ai eu peur l’espace d’un instant, dit l’aigle femelle.
Je trouve la phrase un peu "puérile", trop "jeune" pour un aigle aussi vieux.




Bon j'ai finis la première partie et franchement c'est bien mais surtout c'est CREDIBLE!!!!! On a souvent des mise en scène de Ariel qui croise et honore le simple archers de base. Mais là ce n'est pas le cas. C'est bien amené, c'est crédible de bout en bout, c'est bien écrit, ça va pas trop vite mais c'est loin d'etre lent.
Non franchement j'ai bien aimé. Je lirais la suite plus tard mais pour l'instant bravo.

Pour mes remarques, ce sont des incohérences fluffique facilement corrigeable.

Nous verrons si la suite est toujours dans la même ligne.


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Message par Invité Sam 24 Juil - 18:04

merci bien pour tes commentaires Eraz, ils me seront très utiles pour le futur Very Happy
Par contre, je vais devoir faire des modifs du coup *s'attelle à la tache*

ouais du coup la deuxième partie est morte dans l'oeuf *argg* j'aurais plus qu'à la réécrire (trop d'incohérences entre la relation orion-ariel)

hurle pas trop eraz Wink

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Message par Invité Sam 24 Juil - 19:07

Moi j'ai tout lu

Merci....

Vite la suite Wink

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Message par Invité Mar 27 Juil - 16:49

Coucou en temps que Vieux ronchon je me permet quelques remarques en plus de celle de notre bien aimé modo':

son journal
Elle lit les information de la journée en buvant son café et en lisant son journal ? ^^
oui je chipote mais la blague était trop simple a faire Very Happy

Le son des chutes d’eau appelées Quyl-Isha ronronnait dans la vallée

Je trouve l'emploi de ronronner pas terrible ...

sa jeunesse perdue.

ça reste une elfe quand même, elle ne feras jamais réellement "vieille fille"

a longue chevelure blonde dégoulinait sur ses épaules

On a l'impression qu'elle vient de passer la nuit a faire l'amour et qu'elle et pleine de sueur, le terme dégouliné ne convient effectivment pas ^^

Seuls ses yeux d’un bleu clair comme les eaux des rivières semblaient regretter les temps de jadis

j'orais un peu insisté sur leur pâleur pour bien montré que ses yeux sont "usés", la on ne sais pas si c'est son regard ou la couleur des yeux qui la rende "triste"

Soudain, un elfe en armure et heaume de bronze apparut dans l’escalier, taillé dans l’écorce du chêne qui menait à sa chambre

ta phrase me chiffonne, l'emploi des virgules... il y a un truc qui me plait pas ^^ es l'Elfe qui est taillé dans le bois ? Razz

Grand’Salle

Pourquoi l'apostrophe ? faute de frappe ou effet stylistique ?

Arg je n'est pas le temps de finir, je continurai plus tard

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Message par Invité Mar 27 Juil - 17:45

skaw, a part tes remarques, tu aimes mon texte ou bien ... ? Crying or Very sad

sinon, no souci je suis entrain de faire des modifs, en prenant compte de ce qui a été dit. Merci de tes remarques, elles m'aident beaucoup Very Happy.

et la suite, euh, un jour Razz

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Message par Invité Mer 28 Juil - 13:24

Je n'ai pas lu tout ton texte enfaite donc je peu pas te dire si j'aime ou pas ^^, je fais mes remarque au fur et a mesure:

Remarque pour erazkiel tout d'abort:
Citation:
Ils arrivèrent devant le tronc de l’immense arbre aux feuilles verdoyantes et aux bourgeons recouverts de duvet. Le printemps approchait, et avec lui le retour d’Orion et de la chasse sauvage.

Arghhhhhh non c'était si bon jusque là!!!!! Orion et Ariel renaissent ENSEMBLE, au même moment!!! Impossible d'avoir Ariel SANS Orion!!!!
ARRRRGGGG non ! dans le dernier LA il n'y a que ORion qui meure, Ariel elle elle roupille; on en a deja parlé Very Happy

Pour toi Cde
seigneur des marches de Quyl-Isha
Tu ne serai pas fan de seigneur des anneaux ? seigneur des marches du Rohan sa te parle ? ^^

elle traversa les dix dernières marches de l’escalier

ça doit être assez douloureux de traversé un escalier ^^.

courut jusqu’au pied de l’immense chêne
Elle n'habite pas deja dans l'immense chêne ?

Tous l’aimaient pour la seule raison que sa volonté de fer
en générale volonté de fer et amour ne font pas trés bon ménage ...

un petit cristal bleuté
je ne vois pas trop son itulité, le messager aurait put directement faire passer le message, non ?

Le grand aigle femelle fronça des sourcils.
je comprend la métaphore mais je ne pense pas qu'un aigle est des sourcils ^^

la suite au prochaine episode Very Happy

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Message par Invité Jeu 29 Juil - 13:30

Citation:
elle traversa les dix dernières marches de l’escalier


ça doit être assez douloureux de traversé un escalier ^^.

certes, à modifier

itation:
courut jusqu’au pied de l’immense chêne

Elle n'habite pas deja dans l'immense chêne ?

oui au sommet, c'est pour ça qu'elle descent Wink et court au pied de l'immense chêne donc.

Citation:
Tous l’aimaient pour la seule raison que sa volonté de fer

en générale volonté de fer et amour ne font pas trés bon ménage ...
euh, hein ? enfin remet la phrase dans le contexte, car sans sa volonté de fer, jamais elle n'aurait sauvé autant de gens, et donc ils l'aiment, voilà tout, car ils sont vivant grâce à elle ^^

Citation:
un petit cristal bleuté

je ne vois pas trop son itulité, le messager aurait put directement faire passer le message, non ?

si je te reponds yaura Spoil, donc lis la suite avant Wink

voilà, de toute manière, je refaçonne mon texte, ya deux trois choses qui me turlupinent. A plus cheers

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Message par Invité Jeu 29 Juil - 13:34

Et pour ceux qui aiment bien ton reçit, tu leurs donnent quand la suite????

la suite !

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Message par Erazkiel Jeu 29 Juil - 15:30

Allez avec un peu de retard, je me lance dans la suite Smile



qu’il avait été choisi par les cavaliers sauvages, qu’il était l’élu de Kurnous. Cela expliquait son arrogance. Elle aussi aurait été arrogante si elle avait su qu’elle deviendrait le réceptacle de la puissance d’un dieu.
Dans le fluff V4, Orion renait tout simplement mais dans le fluff V6, il ce réincarne dans un hôte. Sacré GW, pas capable de faire simple.

Encore sous l’effet de cette rencontre exceptionnelle, Lladrine avança doucement près du bord du lac et observa la licorne boire tout son content d’eau, les poils soyeux de sa queue se balançant de droite et de gauche. Puis la créature disparut à travers les buissons et les arbres, laissant l’elfe avec une impression d’avoir vécu un rêve éveillé.
Ouf grosse frayeur Laughing Elle a déjà un aigle, je me suis dit, il va pas non plus lui filer une Licorne surtout qu'elles (les Licornes) ne sont montées que par les mages Wink
Bien joué tu m'as eu cheers

l’une devenant au fil des âges la plus grande prophétesse du monde connu,

Attends tu es entrain de dire que c'est la jumelle de Naeith???
On va lire la suite avant de juger Wink

- Je suis là Naieth, je suis là…
OK bon là plus de doute.
Bon j'accroche pas car rien n'est dit dans le sacro-saint fluff (oui je sais c'est relou Laughing) que Naieth a une soeur jumelle. Faire des rencontres avec des perso mythiques des ES comme tu le faits, pas de problème car tu le fais super bien et c'est crédible. Inventer des membres de famille de ces même perso, là j'accroche moins. Je trouvais cool que ton perso justement n'est pas d'attache particulière avec un perso spé du fluff.
Je suis chiffoné car j'adore l'histoire et la façon dont tu amènes ça mais le puriste que je suis me dit que c'est pas bien.
Lisons la suite, on verra après.

Naieth sanglotait le nom de sa sœur jumelle et elle s’agrippait à elle comme si cette dernière allait disparaître d’un moment à l’autre.
Je vois pas Naieth sangloter comme une gamine. C'est pas l'image que j'en ai mais bon. De plus même si il n'est pas impossible que Naieth est une licorne, son fidèle compagnon est une chouette (ou un hibou, on ne sait pas)
C'est pour ça que j'accroche moins. Au lieu de mettre Naieth cash, j'y aurais mis une de ces mages de sa cours perso. Ca montre que c'est pas une petite sorcière à deux balles sans forcement intégrer un nouveau gros perso.

Mais l’elfe était réelle, et la prophétesse pleura de plus belle, ses cris de chagrin résonnant à travers les bois. Aussitôt, des dizaines de petites silhouettes semblables et de petites fées sortirent de leurs demeures sylvestres et vinrent épier les jumelles.
Ca j'aime, communion avec la nature, super!

La belle prophétesse perdit connaissance et s’effondra dans les bras de sa sœur.
Attends c'es t Naieth mon amis, la fille qui voit l'avenir, qui connait les sentiers interdit, genre la femme la plus importante en Athel Loren après Ariel et tu l'as fais s'évanouir comme ça?? Genre gamine de 15ans qui voit son idole à un concert?
Non non, Naieth est mature!!!!

Rapidement, Lladrine fut encerclée par une armée de lances et de griffes, et si elle n’avait dû prendre sa jumelle dans ses bras, elle aurait dégainé son épée sans aucun remord.
Très peu probable que les Dryades ce mêlent des histoires des Asrai. Elles vivent leur vie de Dryades et en cas de gros gros danger viennent aider les Asrai si elles veulent. Lit le fluff du JDR que Cairbre I love you à recopier. Tu comprendra mieux je penses.

- Comment osez-vous m’approcher, chiens ?!

Chiens est un peu trop fort, c'est une insulte et même si Lladrine en veut au conseil c'est un peu trop je trouve.

Elle ne termina pas sa phrase. Un guerrier asraï s’était approché à pas de loup dans son dos et venait de lui mettre un coup de gourdin dans la tête.

c'est un peu barbare. C'est un noble quand même, une seigneur de clan, tu l'assomme pas comme ça, comme un vulgaire paysan breto.

A mesure que ses esprits lui revenaient, la noble sentit qu’on la traînait hors de la clairière, dans d’obscurs sous-bois.
Plutôt que le gourdin, j'aurais utilisé la magie. Hop un ptit sort de Gwydre pour tomber dans les pommes, c'est un peu plus raffiné que le coup de massue de l'homme de cromagnon.

Un des gardes lui attrapa les cheveux et la força à lever la tête. Lladrine cria de douleur comme l’elfe tirait sur son cuir chevelu, mais on la fit taire d’un violent coup de poing dans l’estomac.
Bon là je décroche completement. On parle d'un seigneur, une femme qui a un aigle, un clan à ses ordres, qui a parcourut le monde. La traiter comme ça alors qu'elle a les faveurs d'Ariel... La ce n'est plus crédible.

Lladrine ouvrit grand ses yeux. A présent elle se souvenait très bien de ce Lorelias et de ses pauvres tentatives de la séduire. A l’époque, elle était encore jeune et extrêmement sauvage, et elle avait repoussé le bel elfe avec une telle cruauté qu’elle avait réussi à le faire fuir devant toute la cour de son père.
OK c'est une vengeance, là je comprend mieux mais j'accroche toujours pas, surtout l'intervention de Gwydre qui ne pourrait comploter comme ça dans le dos d'Ariel.

Il était clair que le futur roi
En fait techniquement il va devenir Roi mais il va perdre son esprit, il va juste devenir un réceptacle, rien de plus. Il va mourrir psychologiquement.

- Oh, pour tout vous dire, Ariel est en communion avec l’esprit de la forêt, à l’intérieur du chêne des âges. Elle cherche des réponses à des questions troublantes, et ne sortira de sa transe que lorsque ce sera fait. En somme, elle ne vous est d’aucun secours et je…
Pareil là aussi moyen, j'accroche moins. Surtout qu'une fois sortis du chêne, elle n'y rentre plus. De toute façon on en revient au problème de Ariel sans Orion, ce qui n'est pas concevable. Si y'a Ariel, il y a Orion, si y'a Orion, il n'y a pas Arthérias.

- Je vais purifier la forêt de ta présence impie !! cracha l’elfe tout en frappant de droite et de gauche. Et ensuite, j’irais apprendre la nouvelle à ta salope de sœur !!!
Alors là stop je déccroche completement mais total. Le receptacle de Orion ne peut pas parler de Naieth comme ça, c'est impossible. Il lui doit du respect, ce n'est pas une gamine!!!! Surtout que Naieth doit etre plus veille que lui de plusieurs siècle!!!! Impossible qu'il tienne de telles paroles. On dirait qu'il parle d'une fille de 15 ans qu'il va allé violer. Non désolé, là c'est mauvais Sad


Le prétendu roi
Pareil pour "roi"

- Esprits des bois sauvages, je vous appelle ! cria Athérias. En tant que future réincarnation d’Orion, en tant que futur roi de la forêt,
Un peu égocentrique le bonhomme. C'est pas l'idée que j'ai d'un réceptacle mais n'ayant aucune infos sur leurs comportements, je ne peux te contredire. C'est ta vision, je la respect.

Puisse sa chair et son sang renforcer l’écorce de tes branches !
Bon le réveil de l'HA me laisse vraiment perplexe et comme j'ai décroché, je vais faire une pause et je lirais la suite plus tard.



Pour conclure cette partie. Tu écris toujours très très bien, c'est bien amené, c'est pas lourd... Le style est bon sans aucun soucis.
Après tu as des grosses lacunes de fluff. Tu t'es lancé dans une histoire ambitieuse avec des persos fort et mythique mais ton manque de connaissance gâche un peu mon plaisir.
Attention, je suis peut être le mec le plus relou sur le fluff ES et me satisfaire est vraiment vraiment balaize donc ne te sent pas insulté par ce que je dis.
Le problème avec notre race c'est que notre fluff est vraiment maigre et je penses que tu n'as du lire que le bouquin V6. Ce n'est pas de ta faute mais ça prouve bien qu'il va falloir qu'on ce mette au boulot pour réunir tout le fluff ES en un seul endroit afin que les gens puissent en prendre connaissance.

Je suis bien embêté car j'aime vraiment ton style et une fois tes connaissances approfondit, tes récits seront vraiment, vraiment bien.

Allez je reprendrais plus tard.

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Message par Invité Jeu 29 Juil - 17:56

merci bien Erazkiel, je me rends compte des mes lacunes fluffiques, et par l'esprit des bois qui sommeil en moi, je vais régler ce problème.
Comme je le disais, ce texte est assez ancien, et quand j'ai un peu de temps libre, j'essaye de l'améliorer. iL y aura une grosse maj un de ces quatre mais quand je sais pas trop encore. Mais au moins, tu me donnes un avis clair et constructif. merci beaucoup Very Happy
Après, le fluff GW en général me barbe vraiment, et avec leur retour en arrière, mon histoire devient presque useless. Néanmoins, de mon côté j'estime que Naieth possède l'avenir des Asraï sur son dos, et j'estime qu'elle pourrait parfaitement être devorée par ses visions, voir que son talent s'effrite avec la plus que grosse dominance du chaos dans l'univers GW. Cependant, je pense que nous ne serons jamais d'accord sur le cas Naieth, car il s'agit d'un point de vu personnel. Je comprend le tiens, qui respecte le fluff GW avec passion. Pour ma part, beurk quoi tongue
Voila, sinon pour le reste, je suis entièrement d'accord, et ferais les modifs necessaires. (d'ailleurs, Orion est en vie dans la nouvelle V, et Artherias n'est que le futur receptacle)

A plus bande de mortels ! Smile

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Message par Erazkiel Jeu 29 Juil - 19:17

On est d'accord quand au rôle de Naieth pour les ES, je ne te contredit pas. Ce que je déplore c'est que tu la décrit comme une fillette de 14 ans alors que c'est une femme pleines de sagesse et réfléchis.

Je vais essayer d'écrire le fluff de Naieth pour que tu vois comment GW la décrit. Ca pourra peut être t'aider.

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Message par Invité Jeu 29 Juil - 21:49

ça marche ! De toute manière, Naieth restera pas aussi fragile pas de soucis, mais tout aide sera la bienvenue Smile

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Message par Erazkiel Jeu 29 Juil - 23:12

Le fluff de Naieth que j'ai compilé ce soir.
Merci à Alérène pour la relecture Wink


Naieth la Prophétesse

Naieth la Prophétesse est versée dans l'art mystérieux de la divination. Seuls quelques mages connaissent ce domaine secret. A l'aide de bâtons de divination magiques, ils peuvent sentir les courants magiques parcourant la terre. Lorsqu'ils trouvent un point où la magie affleure la surface, ils demandent à leur peuple de dresser en ce lieu une pierre sur laquelle ils gravent des symboles pour contrôler les flux magiques. De cette façon, les magiciens elfes sylvains ont tissé une toile de protection magique autour de la forêt de Loren.
Les changements dans le flot d'énergie peuvent être détectés grâce aux bâtons divinatoires et utilisés pour prévoir les dangers à venir ou la présence d'intrus dans la forêt.

Alors que les autres magiciens étudient les éléments, les arbres et les animaux, Naieth s'est entièrement consacrée aux arts de la divination. Elle a parcouru le monde avec son compagnon barde de voyage Yimas le Rhapsode et leurs voyages sont devenus légendaires.
Naieth est devenue tellement experte dans l'interprétation de ces signes divinatoires qu'elle est aujourd'hui appelée la Prophétesse dans toute la forêt de Loren.

Bien qu'il y ait des mages plus puissants qu'elle sur le champ de bataille, Naieth accompagne parfois les elfes sylvains au combat et utilise ses talents pour aider les siens. Elle porte un long bâton fait de rameaux de saules magiques entrelacés. Planté dans le sol, ce bâton a le pouvoir d'attirer à la surface les flux magiques que Naieth peut utiliser elle même ou diriger ce pouvoir vers n'importe quel mage Asrai du champ de bataille qui peut alors l'utiliser.

Naieth est toujours accompagnée par son fidèle compagnon Othu la chouette. Naieth comprend le langage de la chouette et peut interpréter son étrange sagesse. On dit que parfois ses prophéties sont inspirées par la chouette. Au combat, Naieth envoie Othu survoler le champ de bataille et l'oiseau repère les combats les plus durs et les plus dangereux.

En 977 alors que les membres de la tribu bretonni avaient colonisé la totalité des terres environnantes de la forêt, (ce qui satisfaisait les Asrai, qui avaient à présent des alliés involontaires qui protégeaient leur frontière ouest) ils furent attaqués par une horde de peau verte bien plus vaste que d'habitude. Le peuple bretonni n'étant qu'une colonie composée de chefs de clans sans unité, les Asrai virent les envahisseurs s'enfoncer toujours plus profondément dans le territoire humain, attaquant les barons les uns après les autres et menaçant ainsi la forêt. Alors que les elfes étaient occupés à défendre leurs propres terres, Naieth interrogea le futur, et vit parmi les divers possibles que la survie d'Athel Loren dépendait systématiquement de la survie de ses voisins humains. Les Asrai et les humains, sous l'égide de Gilles le Breton à qui la Dame du Lac était apparue, formèrent alors une alliance pour repousser la horde de peau verte.

En 2512, Naieth eu une vision lui montrant la Mort d'Athel Loren. Suite à cela, Ariel ordonna aux nobles de se mettre en devoir de chasser les hommes bêtes où qu'ils se cachent.

Naieth fût aussi interrogée au sujet de Drycha l'Hamadryade après ses exactions contre les elfes. Elle fût incapable de prédire la voie que suivrait Drycha, car les futurs possibles de la dryade sont tous voilés de sang.

Il existe deux représentations artistiques de Naieth la Prophétesse. Une illustration noire et blanche de David Gallagher est présente dans le LA V4 sur la même page que le héros elfe mais rien n'indique clairement que la mage représentée sur la peinture est belle et bien Naieth. Ce n'est qu'une supposition. Cette illustration, en couleurs cette fois, est aussi la couverture du LA V4.
La seule illustration concrète de Naieth est une carte du supplément « Valor and Treachery » du jeu de cartes Warcry peinte par ????.

Aucune figurine ne fût produite pour incarner Naieth, malgré l'existence de son profil dans le LA V4.

Source LA ES V4 p74, LA ES V6 p13, 17, 63, 72 et carte Warcry VT032.


A terme, je scannerai les images et trouverai le nom du deuxième illustrateur Wink

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Message par Invité Ven 30 Juil - 12:11

Sinon, elle apparaît aussi dans les Gardiens de la Forêt de Mc Nouille, ça peut aider à cibler un peu plus son caractère...

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Message par Erazkiel Ven 30 Juil - 13:31

Ouais je sais mais je n'ai pas le bouquin avec moi donc j'ai pas pu recouper les infos de GoF.

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