Orion

Orion est le roi consort de la forêt. Lorsque ses pouvoirs atteignent son apogée, au cœur de l'été, il devient un être terrifiant de majesté et de puissance. Mesurant plus de trois mètre, son corps agile à la peau verte irradie d'une colère palpable. Lorsque les lunes s'alignent, la veille du solstice d'été, une délicate cape, tissée pour lui par sa reine, est jetée sur ses épaules, et le cor de la chasse sauvage lui est présenté. Lorsque minuit approche, il prend ses armes dans leurs temples du chêne des âges, puis tout Athel Loren devient silencieuse, car la moindre créature sait que la chasse sauvage va commencer.

En cet instant l'esprit de Kurnous est plus vivace que jamais en Orion, et il exalte les elfes à proximité, les touchant au plus profond de leurs âmes. Une agitation sans pareille se répand dans toute la forêt alors que résonne le brame de son cor de chasse, et que la terre tremble sous le martèlement de ses sabots. Chaque Elfe, chaque esprit des bois ressent cet appel féroce, et certains y cèdent. Ceux-là rejoignent la Chasse Sauvage, où ils commettront des actes d'une férocité inégalable et exerceront une vengeance impitoyable sur leurs ennemis. Se tenir sur le chemin d'Orion revient à croiser un ouragan, et rares sont ceux qui sont capable de résister à ses pouvoirs.

Mais les feux d’Orion brulent vite, car de même que chaque printemps assiste à sa résurrection, chaque hiver le voit dépérir. Ainsi en est-il de toute chose : vie et mort sont inextricablement liées. Si au solstice d'été la puissance d'Orion est à son apogée, il doit, lors du solstice d'hiver, s'offrir en sacrifice au cycle de l'existence.

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Orion n'est plus un elfe, étant en partie un esprit des bois et en partie une divinité. Il est imprégné de l'esprit de Kurnous. Il ignore la peur, la douleur ne fait qu'accroitre sa colère, et il ne s'arrête qu'une fois qu'il a piétiné tous ses ennemis.

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Skreek le prophète gris parcouraient du regard les arbres noueux entourant la clairière où émergeait le tunnel skaven. Il ne voyait rien d'inquiétant mais se sentait mal à l'aise. Le monolithe qui avait arrêté leur progression par son sort de garde d'une pureté écoeurante était comme une borne de sortie pour leur tunnel. Tandis que le soleil disparaissait derrière la cime des arbres, la lueur des torches de malepierre promettait des ombres tremblotantes et fantastiques sur la clairière.

Aussi proche du coeur d'Athel Loren, l'agent favori du Conseil des Treize pouvait sentir la force vibrante du Chêne des Ages dans chaque racine de chacune des plantes qui l'entouraient. Le skaven ne devait pas être bien loin de la Clairière Royale. L'aboutissement de son plan était proche. une fois que son coeur aurait été arraché, le royaume d'Athel Loren tomberait et la volonté du Rat Cornu serait accomplie.

Dans le lointain, le brame d'un cerf en rut résonna. Les skavens s'agitèrent nerveusement lorsque le grondement fut suivi de cris exaltés et menaçants. Un coup de tonnerre roula au dessus d'eux et des éclairs aveuglants zébrèrent le ciel encore clair. En quelques secondes, le ciel du crépuscule devint noir comme une aile de corbeau. Skreek commença a douter de la sagesse de son plan et se mit frénétiquement à chercher quelqu'un à accuser si les choses se passaient mal.

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Bondissant parmi les rochers, sans se soucier des ronces qui le lacéraient, Orion porta son énorme cor à ses lèvres et souffla. Le son se répercuta jusqu'au coeur de la forêt, appelant le peuple elfe à la Grande Chasse.

Terrifiant dans sa forme de Kurnous, le dieu sauvage de la nature, Orion courait parmi les bois, les chiens de guerre galopant sur ses talons. Alors que la chasse prenait de l'ampleur, le chasseur et ses chiens étaient rejoints par d'autres habitants de la forêt. Des elfes en transe, resplendissants dans leurs peintures de guerre impressionnantes, bondissaient dans les fougères. Des dryades aux formes changeantes sautaient par dessus les buissons d'un seul bond alors que d'autres animaux martelaient le sol en les suivants.

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En entendant le cor, Skreek scruta les profondeurs du domaine sylvain, son museau remuant nerveusement. Le craquement des branches pouvait être clairement entendu. Quelque chose approchait sans chercher à se dissimuler. Le prophète gris pouvait sentir la tension monter dans la forêt. Cette horrible sensation fit se dresser son pelage argenté et grincer des dents.

Dans un sifflement mortel, la grande lance de chasse de Kurnous jaillit de l'obscurité et alla empaler trois hommes rats sur sa pointe dorée.

Comme une tempête soudaine, la Grande Chasse éclata dans la clairière et les skavens furent frappés par toue la force de la colère de la forêt. La premiere ligne d'esclave tomba immédiatement sous ce tourbillon de mort et de destruction qui traversait la clairière, incapable de resister à la violence de l'esprit vengeur de la forêt. Des apparitions floues passaient à toute vitesse au travers des rats confus et effrayé. Très vite, les rats des clans et même les vermines de choc subirent de lourdes pertes sous les coups des elfes sylvains enragés.

Une nuée de corbeaux s'abattait sur la vermine dans un blizzard de becs et de serres noirs. Le prophète gris poussa un cri perçant alors que ses guerriers se faisaient tuer par les lames bondissantes des danseurs de guerres ou étaient déchiquetés par les crocs des chiens sauvages. Des formes elfes encore moins distantes paraissaient voler parmi eux et apportaient une dimension déconcertante et éthérée à la Chasse. L'assaut des défenseurs jeta la panique dans les rangs des skavens et pendant un moment, la masse des rats en fuite se sépara devant Skreek.

Debout sur un affleurement rocheux se trouvait le Roi des Bois lui même. Skreek observa dans les moindres details la formidable silhouette, les pieds fourchus, les longues jambes, le torse musclé à la peau verte, et jusqu'aux terrifiantes ramures de la tete. Un manteau magique tissé de feuilles claquait sur ses épaules, brillant d'un pouvoir protecteur.

Orion chevauchait le roc comme un colosse. Les traits majestueux du seigneur elfe le désignait comme le Roi, alors que ses cornes recourbées, ses membres puissant et son terrible regard de feu en faisaient l'implacable vengeur de la forêt.

Comme une bête sauvage, le Roi des Bois chargea la horde de vermine en déroute, attrapant les rats de ses ramures et jetant leurs corps désarticulés par dessus sa tête. Ceux ci étaient ensuite piétinés par la meute qui suivait. D'autres subirent la colère d'Orion en finissant empalés sur la pointe de sa lance.

Le Grand Veneur aperçut Skreek et ses yeux flamboyèrent. C'était lui le responsable du désseschement de la forêt. Toute la nature était en colère : les horribles mutants répandaient la maladie et la mort partout où ils allaient. Orion partageait le dégout et la repulsion de la forêt. La fureur sacrée des bois était sienne, sa vengeance aussi.

Complètement possédé par l'esprit vibrant et vivant des bois, Orion se jeta sa tête en arrière. Les muscles de son cou se gonflèrent et ses cornes massives se découpèrent contre la lune qui se levait. D'où il était, Skreek entendit le souffle puissant du Roi des Bois qui inspirait. Il y eut un instant de silence. Les skavens couinèrent alors que la tension montait, puis le Grand Veneur expira.

Le terrible mugissement qui sortit de sa gorge heurta tous ceux qui se trouvaient là. Les rats se tordirent de douleur, la pression sur leurs oreilles sensibles les rendant presque fous. Certains cherchèrent refuge derriere la pierre dressée mais rien n'offrait d'abri contre le cri strident. Les pattes pressées contre les côtés de sa tête, le prophète gris s'enfuit en chancelant vers l'entrée du tunnel. Incapable de lancer ses sorts, son seul désir était de fuir ce rugissement assourdissant. La tension se brisa soudain lorsque, dans un craquement de tonnerre, le monolithe se brisa sous les intenses vibrations soniques, envoyant des milliers d'échardes sans la masse de vermines.

Du sang lui coulant du nez et des oreilles, Skreek fuit le lieu du carnage, le corps lacéré par des centaines de coupures. Par dessus les battements furieux de son coeur, il pouvait entendre le vacarmes des sabots derrière lui. L'odeur musquée des flancs d'Orion assaillit ses narines, le remplissant d'une peur nauséeuse, et lorsqu'il sentit le souffle brulant du chasseur dans son cou, le prophète gris comprit la véritable nature de la Grande Chasse. C'était bien plus qu'une simple charge elfe: c'était la personnification de l'entité primitive et sauvage qu'était la forêt de Loren elle même.

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L'aube vint. La brume du matin s'accrochait aux cadavres des skavens qui jonchaient la clairette, leurs gorges et intestins déchirés. Des montages de corps couvert de fureur brillèrent sous les premiers rayons de soleil. Au centre du carnage, la tête du prophète gris avait été empalée sur un arbuste brisé. Toute trace de l'entrée du tunnel skaven avait disparu

Un croassement brisa le silence et un corbeau vint se poser sur la tête du skaven. Les plumes ébouriffées dans l'air froid, l'oiseau pencha la tete d'un côté et arracha un oeil. Bientôt d'autres de son espèces le rejoignirent et le festin commença.

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